Ces mesures que la Grèce souhaite faire valider par l'UE

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FEUILLE DE ROUTE - Athènes a dévoilé les réformes qu'elle souhaite appliquer mais va devoir obtenir l'aval des pays de la zone euro.

Le jour J approche pour le nouveau gouvernement grec. Athènes présente lundi la liste des mesures qu'elle souhaite engager mais devra les faire valider par les pays de la zone euro, et pour cause : la Grèce manque de liquidités et bénéficie d'un plan d'aide, sauf qu'elle n'a pas mené toutes les réformes qui étaient prévues en vertu de cette aide financière. Et le nouveau gouvernement grec, mené par Alexis Tsipras, ne compte pas terminer la liste de réformes prévues par son prédécesseur et le trio UE-BCE-FMI. Athènes et le reste de la zone euro ont donc entamé un bras de fer il y a deux semaines, des tractations plus que tendues au terme desquelles Athènes a réussi à convaincre les pays de la zone euro de pouvoir mener une politique, mais à une seule condition : que l'équilibre budgétaire initialement prévu soit respecté. Reste à savoir si les premières mesures dévoilées dimanche par le gouvernement grec respectent cette philosophie.

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La Grèce réaffirme son indépendance. Si la Grèce a du lâcher du lest par rapport à ses ambitions initiales, elle a néanmoins obtenu le droit de pouvoir mener une autre politique que celle prévue par son prédécesseur et la troïka. Mais cela ne veut pas pour autant dire que le pays en a finit avec l'austérité : le gouvernement devra poursuivre les économies, libre à lui de les faire ailleurs. Pour faire passer la pilule, le gouvernement grec a donc multiplié les déclarations, destinées davantage à ses concitoyens qu'au reste de l'Europe. Alexis Tsipras a estimé samedi avoir "gagné une bataille", dans un discours sur le fil entre l'apologie d'un accord qui "laisse derrière (lui) austérité, mémorandum, troïka" et la lucidité sur la "route longue et difficile" qui attend le pays. Son bras droit, le ministre d'Etat Nikos Pappas, a renchéri en déclarant dimanche "qu'il y a des sujets de souveraineté qui relèvent de la politique intérieure et qui ne sont pas négociables".

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Ces mesures que va proposer le gouvernement Tsipras. La Grèce a donc un peu plus de marges de manœuvre, mais quelle politique souhaite-t-elle engager ? Le gouvernement d'Alexis Tsipras a commencé à dévoilé la feuille de route qu'il souhaite faire valider par Bruxelles. Sont notamment au menu :

- Revenir sur certains réformes du droit du travail. Le gouvernement de gauche Syriza s'est engagé à rétablir le principe des conventions collectives qui ont été ces dernières années remplacées par la règle des contrats individuels, moins protecteurs pour les salariés. Or selon les termes du plan de sauvetage en cours, la Grèce est censée accélérer la dérégulation du marché du travail et réformer son droit syndical.

- Une hausse du salaire minimum. Syriza avait promis de faire passer le salaire minimum de 580 à 751 euros et le gouvernement compte bien le faire, mais "progressivement" et "de manière à ne pas avoir de répercussions négatives sur les travailleurs". Ce dernier a en outre exclu de nouvelles baisses de salaires des fonctionnaires

- Annuler la réforme prévue des retraites. Le dernier paquet de mesures qu'Athènes devait mener comprenait la suppression des retraites anticipées avant 62 ans et une baisse des retraites, mais le nouveau gouvernement refuse ce plan et a promis d'augmenter les pensions les plus faibles.

- Normaliser le système fiscal. Parce que les réformes citées ci-dessus ont un coût, le gouvernement va devoir trouver de nouvelles ressources pour compenser. Il compte notamment améliorer la lutte contre l'évasion fiscale, un domaine dans lequel Athènes a montré ses lacunes : seuls 30 contrôles fiscaux ont été mené en 2013, selon les informations du Canard Enchainé. La lute contre la corruption est également au menu et, là aussi, il y a du travail : parmi les pays de la zone euro, la Grèce était la bonne dernière du classement 2013 et 2014 sur la perception de la corruption, réalisé par l'ONG Transparence Internationale.

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Les pays de la zone euro devront donner leur accord. Entre les réformes prévues et le programme de Syriza, la Grèce fait un grand écart mais le ministre des Finances Yanis Varoufakis a dit samedi être "absolument certain que la liste des réformes sera(it) approuvée" par les 18 autres ministres des Finances de la zone euro qui en jugeront mardi lors d'un Eurogroupe par téléphone. Athènes espère notamment convaincre par un engagement chiffré à lutter contre l'évasion fiscale et la corruption, mais cela sera-t-il suffisant ? D'autant que les recettes de l'Etat sont en-dessous des prévisions : le gouvernement a reconnu un manque à gagner de 4 à 4,5 milliards d'euros face auquel "il faut faire quelque chose"

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Ces mesures qu'Athènes veut repousser. Selon l'hebdomadaire To Vima, les mesures proposées lundi par la Grèce laisseront de côté la question du déficit des caisses d'assurance sociale, le gouvernement souhaitant se laisser du temps alors que cette question était jusqu'alors une priorité de ses créanciers. La question de la dette publique ne tardera pas non plus à revenir : "à la fin de ces quatre mois, a prévenu le ministre grec de la Fonction publique, nous poserons la question de la dette", soit du délicat allègement de ces quelque 320 milliards d'euros, environ 175% du PIB, qui pèsent sur le budget du pays et sa capacité de financement sur les marchés.