L'INFO. "C'est une lettre très banale", conforme "à la procédure" et "qui n'a pas de grande signification au-delà de demander un certain nombre d'informations et de précisions". Jeudi soir, François Hollande a justifié ainsi la décision de la France de ne pas publier la lettre que lui a envoyée la Commission européenne, pas franchement convaincue par le projet de budget 2015. Un collectif de députés PS avait exigé la publication, "afin que les Français puissent connaître les points de discussion entre leur pays et la Commission européenne". Vendredi, le site Mediapart l'a mise en ligne en intégralité.
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21 milliards d’économies, bien mais peut mieux faire. Si Jyrki Katainen, commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, a pris la plume, c'est pour "demander les raisons qui ont conduit à ce que la France prévoie de dévier des objectifs budgétaires fixés par le Conseil, en ce qui concerne à la fois le déficit public général, et l'ajustement de l'équilibre structurel en 2015. Je voudrais également savoir comment la France prévoit de se conformer à ses obligations de politique budgétaire en 2015, conformément au pacte de stabilité et de croissance." Dit autrement, Bruxelles estime que les 21 milliards d’économies annoncés par le gouvernement ne sont pas suffisants. La commission européenne pourrait donc émettre un "avis négatif" sur la copie française, mercredi prochain.
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"Les négociations avec les Italiens se déroulent mieux". Si Paris n'est pas le seul à avoir eu droit à une lettre de récrimination - Autriche, Italie, Malte, Slovénie y ont également eu droit -, le ton employé est plus virulent que pour nos voisins italiens, par exemple. "C'est la preuve que les négociations avec les Italiens se déroulent mieux, tandis que celles avec les Français, qui ont eu lieu cette semaine, sont beaucoup plus houleuses", décrypte une source bruxelloise cité par Mediapart. Et Jyrki Katainen de conclure : "La Commission souhaite poursuivre un dialogue constructif avec la France, dans la perspective de déboucher sur une appréciation définitive (du projet de budget, ndlr). J'attends donc de connaître votre position dès que vous le pourrez, et si possible d'ici le 24 octobre (ce vendredi, ndlr)."