Il refusait jusqu'ici de devenir minoritaire. Charles Doux, le PDG du groupe volailler, a accepté de céder la majorité des parts de l'entreprise à la banque Barclays, selon Raymond Gouiffès, responsable CGT. La banque prendrait ainsi 80% du capital de Doux, en redressement judiciaire depuis juin, dans le cadre du plan de continuation qui doit être présenté aux syndicats jeudi.
A l'heure actuelle, la famille Doux détient 80% du groupe et la BNP 20%. Mais Charles Doux s'était montré ces dernières semaines rétif à une prise de contrôle par la banque, qui entend récupérer par ce biais une créance de 140 millions d'euros. Charles Doux, lui, ne conserverait que 20% des parts.
3.190 emplois sauvés
D'après Ouest-France, le groupe Al Munajem, qui est l'un des principaux exportateurs des produits Doux au Moyen-Orient, entrerait lui aussi au capital, à hauteur de 10%. Le devenir des parts détenues par la BNP n'est pas encore connu.
Ce plan de continuation avec la Barclays, proposé par le PDG et par Michel Léonard, ancien président du directoire de Lactalis, permettrait, selon eux, de sauver 3.190 emplois. Au 31 mai dernier, 4.195 personnes travaillaient pour l'ex-leader européen de la volaille, dont 711 en CDD.
Doux "fait machine arrière"
"Nous savons juste qu'il [Charles Doux] a réussi à monter un plan de trésorerie pour aller jusqu'à la fin de la période d'observation [décembre]", a confié Raymond Gouiffès. Pour lui, Charles Doux "fait machine arrière pour revenir au point de départ". Le délégué CGT préférerait que "plusieurs banques nationales" fassent leur entrée au capital du volailler breton, plutôt qu'une seule.
Le sort de l'entreprise doit être scellé vendredi. Le tribunal de commerce de Quimper examinera en effet le plan de continuation et la quinzaine d'offres de reprises déposées. Des frictions sont à prévoir : des éleveurs bretons, réunis en association, ont d'ores et déjà exprimé leur préférence pour le projet de reprise de Sofiprotéol. D'après le repreneur potentiel, cette offre permettrait de "sauvegarder plus d'emplois", en reprenant 2.707 salariés en CDI et CDD, avec 371 offres d'emplois supplémentaires proposées en priorité aux salariés, "pour l'essentiel à proximité des sites de Doux".
Mais aucune des offres de reprise n'a trouvé grâce aux yeux de Charles Doux, qui les a toutes jugées "consternantes".