L'INFO. Les plats préparés à base de viande de cheval, en lieu et place du boeuf, vont finalement pouvoir trouver preneur. Jeudi après-midi, le ministre de la Consommation, Benoît Hamon, a en effet annoncé qu'ils pourraient être distribués aux associations caritatives qui le réclamaient. Un règlement prévoit bien ce type de dons pour des produits qui ont connu un défaut d'étiquetage, à condition que les associations et les personnes consommant ces plats soient bien informées de la composition exacte de ces denrées. En revanche, comme le soulignait vendredi dernier Matthieu Lambeaux, le directeur général de Findus, sur Europe 1, ces produits ne peuvent pas être vendus.
Les associations soulagées. "C'est une bonne nouvelle", s'est réjoui Jean-Louis Callens, secrétaire départemental du Secours populaire dans le Nord interrogé sur Europe 1. Il avait lui-même lancé un appel il y a deux semaines à l'antenne d'Europe 1 pour que les plats contenant de la viande de cheval et retirés de la vente ne soient pas jetés mais donnés aux associations : "On prend ! Si la sécurité est assurée, on dit bravo et merci !" D'autres associations caritatives, comme les Restos du cœur et la Banque alimentaire en tête, avaient fait la même demande. Julien Lauprêtre, président du Secours populaire, l'a répété au micro d'Europe 1, à la condition qu"'on nous donne l'assurance que ces produits sont consommables et que l'étiquetage [désigne bien] d'où ils viennent."
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Comment ? Les plats retirés de la vente sont actuellement stockés dans des chambres froides. Interrogé par Europe 1, Système U précise d'en conserver 20.000 dans son seul réseau de magasins. Les associations vont devoir s'organiser localement pour récupérer les produits. Et cela aura un coût : transporter les produits en camions frigorifiques, les stocker en chambre froide. "On est prêts à prendre en compte toutes ces distributions", assure Julien Lauprêtre, président du Secours populaire, même si "le stockage et le transport des marchandises frigorifiés coûtent très chers. Il va falloir trouver des moyens nouveaux. Nous allons faire appel aux communes, aux départements, aux régions pour qu'ils nous aident financièrement". Le président de la Banque alimentaire, Alain Seugé, assure de son côté avoir "la capacité logistique à traiter la question" : "nous avons 97 antennes, 100.000 mètres carrés d'entrepôts, 7.000 mètres cubes de chambre froide", détaille-t-il.
Et les bénéficiaires de l'aide ? Pour Alain Seugé, c'est là la vraie question : "les personnes en situation de fragilité sont plus sensibles à cet aspect stigmatisant. Donc j'anticipe quand même une certaine réticence lorsqu'on leur donnera des produits que le reste de la population ne veut pas". Mais au Secours populaire, des bénéficiaires interrogés ont pour la plupart indiqué être d'accord pour consommer ces plats. Le président de l'association Julien Lauprêtre, se montre d'ailleurs ferme : "ce n'est pas de la marchandise qu'on vous donne parce que vous êtes pauvres. Non, vous avez droit à la dignité et à manger comme tout le monde."