C’est une première chez les laboratoires Servier. Pour la première fois depuis 1954, un délégué syndical fait son entrée dans l’entreprise. Un évènement que François Chérèque ne pouvait pas manquer. Le secrétaire général de la CFDT s’est ainsi rendu en personne, jeudi matin, devant les locaux de l’entreprise à Gidy (Loiret) pour saluer sa représentante, Isabelle Géant. "Le fait que je sois là pour soutenir la déléguée syndicale, ça amène une protection particulière vis-à-vis de la direction", explique le patron de la confédération, qui doit céder sa place le 28 novembre prochain lors de l’assemblée générale de la CFDT.
"Les salariés doivent s’inquiéter de leur avenir"
Pour François Chérèque, c’est aussi une façon d’affirmer son soutien à la toute nouvelle section syndicale. "Faire pression sur elle, essayer de la pousser dehors, ce sera compliqué, elle aura tout le syndicat derrière elle !", affirme-t-il. Entre deux distributions de tracts, il avoue redouter une chasse aux sorcières chez Servier : "on n’est pas sûr dans cette entreprise que, si l’on donne des noms, il n’y ait pas une chasse aux adhérents", s’inquiète-t-il. "C’est quand même une entreprise de 5.000 salariés où il n’y a quasiment pas de représentation syndicale". Or l’affaire du Mediator a causé beaucoup de dégâts en termes d’image à l’entreprise, qui pourrait être tentée de se séparer de ses effectifs. "Inévitablement, les salariés de cette entreprise doivent s’inquiéter de leur avenir", estime François Chérèque.