L’INFO. Les chiffres du chômage ne sont pas bons. Le ministère du Travail a annoncé mercredi une hausse de 0,9% du nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A. 3,3 millions de personnes n’auraient donc aucune activité en France et pointeraient à Pôle emploi. Il faut ajouter à cela les plus de 1,5 million de personnes en activité réduite, et surtout plusieurs millions de personnes qui ont abandonné leurs recherches par découragement.
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Le “halo du chômage”. Ce phénomène, très fort en temps de crise, est bien connu des services du Pôle emploi. “C’est un phénomène qu’on a pu percevoir dans les années 90. Ca fonctionne par récurrence, explique Jean-Charles Steyger, du SNU Pôle emploi. Quand il y a une période de crise, à partir du moment où les gens ne sont plus indemnisés, ils ont une tendance à se désinscrire par découragement”.
Désincription ou radiation, une chose est sûre, de plus en plus de personnes sortent des radars des services de l’emploi. “Depuis 2008, il y a vraiment une hausse de ce phénomène. On le voit sur les chiffres chaque mois. Le nombre de cessation d’inscription a augmenté, le nombre de radiation a largement augmenté aussi”, détaille Jean-Charles Steyger.
Les femmes, les jeunes, les seniors. Principalement concernées, les femmes sont souvent obligées d’abandonner leurs recherches d’emploi. Et pour cause, elles ne sont généralement pas en mesure de faire garder leurs enfants pour se rendre aux convocations de leurs conseillers.
Pour d’autres raisons, les plus jeunes et les plus vieux entrent aussi dans le “halo du chômage”. Les premiers, à la recherche de leur premier emploi finissent, parfois par ne plus compter sur Pôle emploi pour les satisfaire. Les seconds ont quant à eux plutôt tendance à abandonner au moment où leurs droits arrivent à leur fin.
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Plusieurs millions de chômeurs supplémentaires ? Dans cette situation, difficile de compter sur les statistiques dévoilées chaque mois par le ministère de l’Emploi pour se faire une idée précise du chômage en France.
Selon l’Insee, le “halo du chômage” caractérise bien cet écart entre les chiffres officiels et la réalité du terrain. “Les frontières entre emploi, chômage et inactivité ne sont pas toujours faciles à établir”, note l’institut statistique sur son site Internet. Il a néanmoins tenté de calculer sa réalité en France et a établi que ce halo concernait 1,3 million de personnes en France métropolitaine fin 2013.
Le SNU Pôle emploi a de son côté des résultats plus alarmants encore. Selon le syndicat, si on additionne le nombre officiels de demandeurs à ceux qui échappent à Pôle emploi, il n’y aurait pas cinq, mais plutôt huit millions de personnes sans emploi en France.
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