Les chiffres clés. La hausse du chômage repart de plus belle en ce début de 2013. Pôle emploi a ainsi enregistré 43.900 inscriptions de personnes sans aucune activité (chômeurs de catégorie A) en janvier, soit une hausse de 1,4% par rapport à décembre, en France métropolitaine. Si l'on comptabilise également les chiffres de chômeurs exerçant une faible activité (catégorie A, B et C), la hausse est de 1,3% sur un mois, soit 60.800 personnes inscrites en plus en janvier. Au total, la France compte ainsi 3 169 300 demandeurs d'emploi de catégorie A, soit une hausse de 10,7% sur un an, et 4.680.200 chômeurs toutes catégories confondues (+ 9,8%). En incluant l'Outre-mer, il atteint 4.967.500.
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Des statistiques à nuancer. Les chiffres sont toutefois à nuancer, car ils prennent en compte la réforme des radiations de Pôle emploi, mise en œuvre en janvier. Cette réforme prévoit que les chômeurs soient enregistrés comme effectivement "radiés" lorsqu'il reçoivent leur courrier de notification, et non plus à la date de l'absence à un rendez-vous qui motive la radiation. En clair, la réforme a décalé à plus tard certaines radiations qui auraient dû être effectuées en janvier... et auraient ainsi dû dégrossir les chiffres de Pôle emploi. Sans elle, le nombre de chômeurs n'auraient augmenté "que" de 22.800 en janvier par rapport à décembre (+0,7%) pour la catégorie A, et de 36.800 pour les catégories A, B et C (+0,8%). Sans cette même réforme, la France compterait ainsi au total 3.148.200 chômeurs de catégorie A (+10% sur un an) et 4.656.200 chômeurs au total (+9,2%).
Le record évité... de peu. Il n'empêche, réforme ou pas, les chiffres ne sont pas glorieux. En décembre, ils avaient laissé espérer une amélioration, ou au moins une stagnation, puisque le nombre de chômeurs n'avait augmenté que de 300 (+0,2%) par rapport à novembre. La France a, toutefois, échappé, même si elle l'a frôle, au chiffre record de janvier 1997, de 3.205.000 chômeurs de catégorie A.
Des disparités selon les âges. Les travailleurs les plus âgés ont été les plus touchés par la hausse du chômage en janvier, tandis que les jeunes ont été relativement les plus épargnés. Ainsi, le nombre de demandeurs d'emploi de 50 ans et plus a augmenté de 1,8% en catégorie A en métropole (+16,8% sur un an) et de 1,4% en A, B, C (+15,4% sur un an). Ceux de moins de 25 ans ont vu leur nombre augmenter de 0,5% en A, et de 0,7% en A, B, C, soit des hausses respectives de 9,6% et 9,9% sur un an.
Le gouvernement garde ses objectifs. Le ministre du Travail, Michel Sapin, déclare dans un communiqué que la hausse du nombre de chômeurs en janvier "était attendue et s'explique avant tout par le recul de l'activité fin 2012, dans le prolongement de la tendance à l'oeuvre depuis plus de 20 mois". Il réitère par ailleurs l'objectif fixé par le président François Hollande d'une inversion de la courbe du chômage d'ici fin 2013, qui semble très difficile à atteindre si la croissance économique est proche de zéro cette année comme le prévoient la Commission européenne et de nombreux économistes.