L'INFO. Patronat et syndicats sont parvenus dans la nuit de vendredi à samedi, après une négociation marathon, à un accord sur de nouvelles règles d'indemnisation pour 2,2 millions de chômeurs, notamment un nouveau système de "droits rechargeables", ont indiqué les négociateurs de la CGPME et de la CFTC.
Accord de principe. Le texte présenté par le patronat (Medef, CGPME, UPA) a recueilli un premier avis positif de trois syndicats (CFDT, FO, CFTC), selon la CGPME et de la CFTC. La CGT et de la CFE-CGC s'y sont opposés. Les syndicats doivent consulter leurs instances dirigeantes avant de signer officiellement cette nouvelle convention Unédic, qui devra aussi être agréée par l'Etat.
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Des "droits rechargeables". Le projet d'accord prévoit la mise en oeuvre "des droits rechargeables", un nouveau système qui permettra aux chômeurs de conserver l'ensemble de leurs droits à indemnisation, en cas de reprise d'emploi. Il demande en échange des efforts aux cadres qui touchent une importante indemnité de départ, et devront désormais attendre jusqu'à 180 jours avant de toucher des allocations.
Une indemnisation plafonnée pour les intermittents. Les intermittents conservent leur régime spécifique, mais verront leur indemnisation plafonnée à 5.475 euros bruts mensuels.
Des économies substantielles. Au total, les économies réalisées grâce aux nouvelles règles se chiffreraient à environ 400 millions d'euros, selon les syndicats. Confrontés à un chômage record (3,31 millions de demandeurs d'emploi sans activité fin janvier), les partenaires sociaux avaient débuté mi-janvier des discussions afin de définir une nouvelle convention Unédic. Une tâche compliquée par la situation financière du régime : son déficit a atteint 4 milliards d'euros fin 2013.
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Un effort "acceptable". Yves Razzoli, de la CFTC, a salué un "texte relativement équilibré, plutôt bien écrit, raisonnable et raisonné". "L'effort demandé aux chômeurs est acceptable, car il est compensé par d'autres mesures, comme les droits rechargeables", a-t-il assuré. Eric Aubin, de la CGT, a à l'opposé dénoncé un texte qui ne comporte que "des sacrifices ou des reculs pour les demandeurs d'emploi", "aboutissement de discussions de couloirs auquel le ministère a participé".
"Le Medef a atteint son objectif, toutes les économies ont été faites sur les demandeurs d'emplois", notamment les cadres, "aucune nouvelle cotisation (des entreprises) n'est ajoutée", a déploré Frank Mikula, de la CFE-CGC.
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