Les nuages s’amoncellent sur le marché du travail. Une nouvelle fois, le chômage a fortement progressé fortement en France au mois de mai. Et cette mauvaise nouvelle cache de tristes records : la France n’a jamais compté autant de personnes sans aucune activité et en ajoutant ceux qui ont un peu travailler dans le mois, la barre symbolique des 5 millions est franchie. Pourtant, le gouvernement garde le cap, et Manuel Valls l'assure : "Il n'y a pas fatalité". A raison ?
Le chômage est lié à la croissance... L’OFCE estime qu’il faut 1,5% de croissance pour faire baisser le chômage, 1% pour créer des emplois. Or, le premier trimestre a connu une croissance nulle, selon l’Insee. Et la situation ne devrait pas s’améliorer selon l’institut statistique : l’Insee prédit une hausse de 0,3% par trimestre jusqu’à la fin de l’année, soit une progression du PIB de 0,7% en 2014. Or, sans croissance, l’économie française aura du mal à inverser la courbe du chômage. Un phénomène qu’a reconnu Michel Sapin, le ministre des Finances avant la publication par la Dares des chiffres du mois de mai : "Le premier trimestre de cette année a été plat, trop plat, quand on a un trimestre très plat du point de vue économique, c’est rare que ça fasse évoluer dans le bon sens le chômage".
...La croissance est freinée par l'austérité. Le gouvernement doit faire des économies pour respecter ses engagements européens. La réduction des déficits l’empêche par exemple d’investir massivement dans des emplois aidés, ou dans l’embauche de fonctionnaires qui pourraient faire baisser le chômage. Toutefois, il n’est pas resté inactif : il a lancé dans le même temps une politique de l’offre.
Et les mesures de relance prennent du temps à prendre effet. Celle-ci repose, comme l’a rappelé Manuel Valls jeudi "sur les entreprises de France" et se matérialise par "la baisse du coût du travail, la baisse de la fiscalité". Deux mesures phares ont été annoncées et déjà mises en place, ou en déploiement : le CICE et le Pacte de responsabilité. Toutefois, les effets de ces politiques ne sont pas immédiats et leurs fruits devraient commencer à porter au mieux en 2015, probablement en 2016. En attendant, l’exécutif doit prendre son mal en patience, les Français également.
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