L'absentéisme ne cesse d'augmenter sur les bancs des… collectivités locales. Au sein des mairies, conseils généraux et régionaux, le taux d'absentéisme des agents pour raison de santé a ainsi bondi de 18% entre 2007 et 2013 (et d'environ 2% par an depuis 2010), selon une étude de Sofaxis, courtier en assurances pour la fonction publique, relayée mercredi par Le Figaroet Les Echos.
Près de neuf fonctionnaires sur cent (8,7%) en équivalent temps plein ne se sont donc pas rendus sur leur lieu de travail en 2013 affirme cette société.
L'absentéisme coûte toujours plus cher. Sofaxis l'assure également, la durée moyenne d'arrêt a augmenté de six jours depuis 2007, passant de 34 à 40 jours. Et la durée des arrêts liés aux accidents de travail est particulièrement en hausse : elle est passée, en moyenne, de 10 à 55 jours en six ans. Les arrêts pour maladie ordinaire sont, eux, passés de 17,3 jours par an en moyenne à 23,2 jours.
Et cet absentéisme a un coût pour les collectivités : hors frais médicaux, ces absences ont coûté aux collectivités 1.772 euros par agent en moyenne en 2013, en frais d'indemnisation, soit une augmentation de 17%.
Pourquoi une telle augmentation ? Plusieurs raisons peuvent expliquer cet absentéisme. "Traditionnellement, les experts avancent la pénibilité des métiers. Les agents des villes collectent les déchets, assurent l’entretien des jardins et s’occupent des enfants dans les crèches, ce qui suppose de lourdes charges ou des métiers répétitifs. En 2013, 1 agent sur 10 a été victime d’un accident", rappelle dans un premier temps Les Echos.
"Cela tient en partie au 'vieillissement de la population', les agents de plus de 55 ans s'arrêtant, tous risques confondus, plus de deux fois plus longtemps (75 jours) que les agents de 30 ans", avance également le Figaro. L'introduction de la journée de carence (la première journée d'arrêt maladie n'est pas indemnisée) par le gouvernement Fillon, en 2011, peut elle aussi expliquer la multiplication des arrêts longue durée. Sa suppression par la gauche en 2014 fera peut-être changer la donne.
Mais le quotidien économique interpelle aussi sur la responsabilité des élus : "ces explications ne font pas tout. Les élus devraient s’interroger sur le fait que les maladies dites 'ordinaires' et accidents du travail ont un taux 1,8 fois plus important dans les grosses collectivités".