L'embellie. La Bourse de Paris sort ragaillardie de l'année 2013. L'indice CAC 40 a progressé de 17,99% depuis le 1er janvier, après avoir déjà engrangé 15,23% en 2012. "Le marché n'est pas dans une phase d'euphorie mais va mieux. Et l'environnement est moins stressant qu'il y a deux ou trois ans", résume Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse. La Bourse de Paris s'est offert le luxe de revenir brièvement le 7 novembre à ses niveaux en séance d'avant la chute de Lehman Brothers, en septembre 2008.
Les gagnants et les perdants de 2013. Les valeurs bancaires, massacrées après la crise de la dette, ont été particulièrement recherchées, avec BNP Paribas (+30%), Crédit Agricole et Société Générale (+50%), signe que les tensions en zone euro se sont nettement amoindries. EADS (+90%) s'est également distingué, reflet de la nette reprise du secteur aéronautique cette année. Plus généralement, de nombreuses valeurs industrielles ont été tirées vers le haut par les politiques monétaires des banques centrales et les premiers signes de reprises économiques. C'est le cas notamment dans l'automobile et le BTP. Alcatel-Lucent, exclu du CAC40 fin 2012 et réintégré en décembre 2013, aura également marqué l'année avec une hausse de 225%. En revanche, quatre valeurs du CAC 40 ont enregistré un repli annuel, à savoir Technip (-20%), Alstom (-13%), Pernod Ricard (-5,1%) et LVMH (-4,9%).
Et ailleurs dans le monde ? Pour les gérants chez Barclays Bourse, s'est achevé mardi "un excellent cru boursier". Les performances de la Bourse de New York sont même spectaculaires, puisque l'indice vedette Dow Jones et l'indice élargi S&P500 ont atteint des plus hauts historiques, alors que le Nasdaq, à dominante technologique, est revenu au plus haut depuis 2000. Autre grande gagnante de 2013, la Bourse de Tokyo : elle a bondi de 57%, signant sa meilleure année depuis 40 ans. Les Bourses européennes ne sont pas en reste : le Dax à Francfort, qui a atteint un plus haut historique en 2013, s'est adjugé 25,50% sur un an, l'Ibex à Madrid 21,42% et le Mib à Milan 16,56%. Hors zone euro, le FTSE à Londres a gagné 14,43%.
Seule déception notable de cette année 2013 : la Bourse de Shanghai a perdu 6,75%, plombée par des crises de liquidité dans le système bancaire et le ralentissement de l'économie chinoise.
Une embellie générale partie pour durer ? Cette performance est principalement due aux politiques monétaires accommodantes des banques centrales. L'action la plus spectaculaire est celle de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a acheté 85 milliards de dollars d'actifs chaque mois de l'année. Cette injection d'argent dans l'économie outre-Atlantique, la plus importante au monde, a rassuré les investisseurs du monde entier. Et si la Fed va cesser ses rachats massifs d'actifs, elle compte néanmoins maintenir ses taux d'intérêts à de très faibles niveaux jusqu'en 2015. La Banque centrale européenne (BCE), qui a surpris en baissant son taux en novembre, est également prête à faire davantage si besoin.
Résultat, les investisseurs devrait pouvoir continuer d'emprunter facilement auprès d'elles et faire grossir encore un peu les indices, en investissant dans les valeurs boursières. "Le marché va rester dans un contexte de politique monétaire ultra-accommodant, malgré le changement graduel aux États-Unis, qui signifie en plus que l'économie va mieux", explique Renaud Murail. La Bourse de Paris espère, enfin, que la reprise économique se confirme. "Nous restons sur une vision positive pour 2014. Les actions ne sont pas très chères et la macroéconomie ne paraît pas à risque", résume Bertrand Lamielle, directeur de la gestion chez B*Capital.