Dans la guerre avec Boeing, Airbus a choisi de jouer la carte de l’économie de carburant. Le constructeur européen a annoncé lundi le lancement d’une version remotorisée de son long-courrier vedette A330. Grâce aux nouveaux moteurs construits par le Britannique Rolls-Royce, Airbus espère avec l’A330neo (pour New engine option) rester attractif face au succès des avions de son concurrent américain.
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Une économie de 14% de carburant. Airbus joue une carte qu’il maîtrise déjà avec ce nouvel appareil qu’il déclinera en deux versions A330-800neo et A330-900neo : celle du moteur économique. "Tout en bénéficiant de la rentabilité hors pair, de la polyvalence et du haut niveau de régularité technique de l'A330, l'A330neo assure une réduction de la consommation de carburant de 14% par siège", affirme Airbus qui estime avoir l’appareil le plus rentable de sa catégorie. Cette stratégie avait déjà utilisé avec succès cette stratégie sur son moyen courrier, l’A320, dont 2.700 appareils ont été commandés dans la version neo.
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Un moteur sur mesures. L'avionneur ajoute qu'"outre les réacteurs de nouvelle génération Trent 7000 de Rolls-Royce, l'A330neo bénéficiera de différentes innovations (...) notamment des optimisations au niveau de l'aérodynamique (...), une plus grande envergure, et de nouveaux mâts réacteurs". La semaine dernière, le PDG de l'avionneur, Fabrice Brégier avait indiqué que le potentiel de commandes pour l'A330neo était d'un millier d'exemplaires. Les premières livraisons de l'A330neo sont prévues au quatrième trimestre 2017.
Un investissement de deux milliards. L’intérêt de remotoriser des avions dont le succès est déjà connu est bien entendu de réaliser des économies par rapport au développement d’un nouvel appareil. Selon des spécialistes du secteur, interrogés par l'AFP, l’investissement pourrait représenter 1,5 à 2 milliards d'euros. Pour l'A320neo, le constructeur a dû investir 1,2 milliard. Le développement de l’A380 avait lui coûté huit milliards d’euro et pris une quinzaine d’années. Autre intérêt de s’appuyer sur un modèle déjà existant : bénéficier d’un savoir faire technique et faire perdurer un programme déjà rentable.
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Un impact sur les marges. Tom Enders a prévenu également que "les coûts de développement de l'A330neo seront supportés de 2015 à 2017 et auront un impact d'environ -70 points de base sur l'objectif de marge opérationnelle 2015 d'Airbus Group". Le dirigeant estime néanmoins qu'une fois en service, l'appareil contribuera "de façon très significative" au chiffre d'affaires du groupe. "Grâce à notre décision de remotoriser l'appareil, le succès de l'A330 se poursuivra pendant de nombreuses années encore", a-t-il encore ajouté. De son côté, Boeing a affirmé dès dimanche qu'il ne redoutait pas l'arrivée de cet avion, ses modèle Dreaminer 787-8 et 787-9 étant bien implantés sur le marché.