A l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, la question de savoir comment faire les économies nécessaires pour préserver notre ressource en eau se pose de nouveau. Même si les ménages français ont déjà fait des progrès. En 2004, un Français consommait 165 litres par jour, contre 151 litres en 2008, soit 14 litres de moins chaque jour. Une réduction de la consommation essentiellement liée à une utilisation moins intensive des lave-linge et lave-vaisselle, ainsi qu’à la généralisation des chasses d'eau à deux vitesses.
Comment réduire davantage notre consommation d'eau ?
Appliquer un tarif progressif. Dans certaines régions, les consommateurs trop gourmands sont directement touchés au portefeuille. A Libourne, en Gironde, les tarifs de l'eau ont été révisés. Le prix devient progressif.
"L’eau est vital pour une certaine quantité, qui est évaluée à 15 m3 par an. Au-delà, c’est de l’eau utile. Et au-delà de 120 m3 par an, c’est de l’eau de confort pour remplir sa piscine, laver sa voiture trois fois par jour, arroser son jardin", explique le maire de Libourne, Gilbert Mitterrand. L’eau vitale est ainsi tarifée à 0,10 euros le m3. L’eau utile est tarifée à 0,70 euros. Et ainsi de suite.
Utiliser les eaux usées traitées. Car si vous ouvrez un robinet, où que vous soyez, c'est de l'eau potable qui coule, captée dans la nature puis passée par une usine de potabilisation. Une pratique qui étonne l'académicien Erick Orsenna, auteur d'un roman sur l'eau l'année dernière : "comment peut-on imaginer que les camions qui passent pour nettoyer les crottes de chiens sont plein d’eau potable ? C’est fou !".
Aussi, fait-il remarquer que les jardins, les parcs de loisirs ou encore les golfs sont arrosés par de l’eau potable, dont "ils n’ont évidemment pas besoin". "Les normes extraordinairement strictes qui sont imposées en Europe ne sont-elles pas trop larges ? On pourrait imaginer une eau traitée moins sévèrement que l’eau potable", suggère Erick Orsenna.
La réglementation vient justement d'autoriser l'utilisation d'eaux usées traitées, qui sort directement de la station d'épuration, pour certaines irrigations. Une pratique inhabituelle en France et parfaitement admise dans plusieurs pays qui manquent chroniquement d'eau.