Dans un rapport sévère publié jeudi, la Cour des comptes s'inquiétait de la situation financière des lignes TGV de la SNCF qui rapportent de moins en moins et dont le développement coûte de plus en plus cher. Pas vraiment idéal alors que les concurrents de la SNCF se préparent à débarquer en France. Les Sages conseillaient donc à la compagnie ferroviaire de réduire son offre de TGV sur les fins de ligne qui desservent des gares peu fréquentées. Mais la SNCF travaille aussi sur d'autres hypothèses qui pourraient concerner tout le monde : augmenter ses tarifs et durcir ses conditions de vente.
Les "solutions" de la SNCF. Ces mesures "ne sont que des hypothèses de travail. Ce n'est absolument pas validé", a tenu à prévenir dimanche un porte-parole de la SNCF. Mais il n'a pas démenti le contenu des pistes explorées par la compagnie ferroviaire. Première idée : augmenter les prix des billets, et plus particulièrement ceux en première classe, avec des hausses de 6 à 10 euros par billet selon les scénarios, explique le site Economiematin.fr, qui cite un document interne du service marketing de la SNCF. Cette mesure pourrait faire gagner de 10 à 15 millions d'euros par an à la SNCF.
Autre hypothèse, durcir les conditions d'échange/remboursement pour le tarif "loisir" (standard). Le remboursement pourrait être rendu impossible sept jours avant la date du départ et l'échange serait facturé 15 euros. Enfin, la SNCF pourrait supprimer les voitures-bar dans les trajets de moins de trois heures, à l'exception de la ligne Paris-Lyon.
Une manière de regagner en rentabilité mais... Ces changements doivent permettre à la SNCF de gagner plus d'argent et elle a intérêt à redevenir rentable puisque son secteur d'activité va bientôt s'ouvrir à la concurrence. Or, les TGV sont de moins en moins rentables : la marge opérationnelle (Ndlr : un ratio qui permet de calculer la rentabilité) de l'activité TGV est tombée "de 29% du chiffre d'affaires en 2008 à 12% en 2013", dixit le rapport de la Cour des comptes.
Cette dernière recommande donc de regagner des marges financières, mais pas de la même manière que la SNCF ne l'envisage : pour la Cour des comptes, il serait plus judicieux et rentable de limiter l’offre TGV aux zones les plus peuplées et de réduire le trafic sur les fins de ligne et les petites gares TGV. Car le réseau TGV dessert 230 villes dont certaines ne drainent pas suffisamment de voyageurs pour être rentable. Et la situation risque de s’empirer avec l'ouverture de nouvelles lignes à grande vitesse.
>> LIRE AUSSI - Les TGV de la SNCF sont de moins en moins rentables