"Si je ne devais retenir qu'un seul enjeu, c'est celui de l'emploi, c'est un défi qui nous concerne tous". Jeudi, François Hollande a lancé la seconde conférence sociale de son quinquennat. L’occasion pour lui de faire la promotion de ses emplois d’avenir et contrats de générations. Mais pas seulement.
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Lutter contre les emplois sans candidat. Le président a dressé un constat : "il y a 200.000 à 300.000 recrutements n'ayant" pas de candidat, a souligné le président, évoquant notamment, alors que le salon du Bourget bat son plein, l'exemple du secteur aéronautique où les acteurs font part de ce problème "depuis plusieurs mois". Pour remédier à cette situation, le chef de l’Etat, pour qui 10% de chômage est "un gâchis pour l'économie", a annoncé un plan.
"Je vous propose une action conjointe, Etat, Pôle emploi, régions, partenaires sociaux, organismes de formation et entreprises", pour former les demandeurs d'emploi "rapidement", a indiqué le président, n'excluant pas des incitations financières et des facilités de logement pour régler les problèmes de mobilité et d'écarts de salaires. "S'il s'agit d'un problème de mobilité, réglons-le par des incitations financières", a notamment proposé le chef de l’Etat. "S'il s'agit d'un problème d'écart de salaires, alors comblons-le. Ce peut être la responsabilité de l'Etat".
Vers un allongement de la durée de cotisation retraite. Sujet hautement sensible, la réforme des retraites n’a pas été oubliée par le président. Pour combler le déficit des régimes de retraite, qui doit s'élever à 20 milliards d'euros en 2020, "les efforts devront être équitablement répartis", a-t-il rappelé en préambule, avant d’avancer une piste de réflexion : "Prolonger la durée de cotisation est la mesure la plus juste à condition qu'elle soit appliquée à tous et à tous les régimes", a-t-il déclaré. "Quand on vit plus longtemps, on peut travailler plus longtemps. C'est une mesure plus juste que d'autres", estimait elle aussi Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, dans Le Parisien, la semaine dernière.
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S’il a enterré l’idée d’une augmentation de l’âge légal de départ à la retraite - "j'ai considéré que cela revenait à pénaliser ceux qui ont commencé tôt à travailler", a-t-il estimé -, le président a bien conscience que demander aux Français de cotiser plus longtemps n’est pas non plus sans poser des problèmes. L’allongement de la durée de cotisation devra donc "tenir compte de la pénibilité des tâches", selon lui. Un autre élément "doit être dans la discussion", c'est "l'allongement de la période des études qui appellera nécessairement un effort contributif calculé d'une manière différente d'aujourd'hui", a poursuivi le chef de l'Etat.