Quelque 60.000 consommateurs de gaz et d'électricité ont subi une coupure pour impayés au terme de la première trêve hivernale pour l'énergie qui s'est achevée en mars, selon un bilan provisoire du Médiateur de l'énergie, qui dénonce la hausse des prix comme facteur aggravant de la précarité énergétique.
Les fournisseurs ont "déclaré avoir procédé à 60.000 coupures de gaz et d'électricité et 87.000 réductions de puissance d'électricité sur le 1er trimestre 2014, soit 147.000 interventions", a indiqué le Médiateur de l'énergie dans un communiqué.
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580.000 coupes en 2012. Ces chiffres sont toutefois incomplets et provisoires, car ils ne couvrent pas l'année 2013, a précisé l'instance indépendante chargée de défendre les consommateurs d'électricité et de gaz, et qui publiera cet été un bilan des six premiers mois de cette année.
En 2012, le Médiateur avait recensé 580.000 coupures et réductions de puissance effectives dans l'électricité et le gaz.
Des abus. Le problème, c'est que dans de nombreux cas, les coupures pourraient être évitées si les fournisseurs amélioraient le dialogue avec leurs clients. Les trois quarts des plaintes qui arrivent chez le médiateur de l'énergie concernent les factures. Dans près d'un cas sur deux, les consommateurs en arrivent là car il n'ont obtenu aucune réponse de leur fournisseur de gaz ou d'électricité.
Du coup les dossiers s'enlisent, et on arrive à des aberrations. C'est ce qui est à Eric, 41 ans, qui devait 500 euros à sont fournisseur d'électricité. Il a payé, mais s'est quand même retrouvé sans électricité pendant deux jours. "Le service client a été cauchemardesque. On se retrouve devant des murs qui, soit ne comprennent pas, soit ne peuvent rien faire parce que ça ne fait pas partie de leur niveau de compétence", témoigne-t-il auprès d'Europe 1. Selon le rapport publié mardi, c'est d'ailleurs chez Direct Energie que les problème sont les plus récurrents, suivi de GDF. EDF est de son côté bien côté.
Risque de dégradation. "Avec une dette moyenne de 1.900 euros, les consommateurs qui font appel à nous pour des difficultés de paiement ont d'abord besoin que l'on prenne en compte leur situation et qu'un échéancier de paiement soit mis en place", relève de son côté le Médiateur Jean Gaubert dans le communiqué.
Cette précarité énergétique risque d'ailleurs d'être amplifiée par les hausses des prix de l'énergie, qui ne peuvent être le moyen d'inciter les consommateurs à réduire leurs usages énergétiques, met en garde le Médiateur.
"Si l'on ne prend pas le taureau par les cornes, la précarité énergétique ne pourra qu'augmenter", a-t-il ajouté, plaidant pour l'instauration d'un chèque énergie et une extension de ses compétences à la transition énergétique.
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