Trouver un accord sur une hausse du prix du lait pour 2010. Tel est l’objectif de la réunion, mercredi après-midi, entre les producteurs de lait et les principaux groupes industriels du secteur. Le temps presse puisque le prix du lait n'est toujours pas connu pour le troisième trimestre. Le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire a assuré qu'il avait bon espoir que les négociations aboutissent, peut-être dès mercredi.
Europe1.fr passe en revue les participants de cette réunion, dont les intérêts s’opposent.
Les producteurs pour une hausse des prix
Les producteurs de lait considèrent depuis longtemps que les prix du lait sont sous-évalués. Au terme d'un premier accord, les éleveurs espèrent une augmentation à 330 euros les 1.000 litres. Lactalis leur propose 313,6 euros pour le même volume de lait.
L’année 2009 s’est révélée "catastrophique" pour les éleveurs, avec une baisse de plus de 50% de leurs revenus. Pire, ils ne savent toujours pas à quel prix le lait fourni aux industriels depuis débit juillet leur sera payé. Pour éviter un nouveau bras de fer dans les prochains mois, ils veulent par ailleurs déjà négocier pour l’année 2011. Ikls ont déjà prévenu qu'ils comptaient obtenir un accord au plus tard vendredi.
Les industriels préfèrent la compétitivité
Les fabricants de produits laitiers rétorquent aux producteurs que le prix du lait allemand est moins élevé que celui du lait français. Or le coût de la main d’œuvre et de la vie est sensiblement le même dans les deux pays.
Les coopératives et les industriels, comme Lactalis, Bel ou Bongrain, demandent donc aux Français d’aligner leurs tarifs sur ceux de nos voisins germaniques. Seul le groupe Bel a pour l’instant accepté d’augmenter ses tarifs de 10% par rapport à 2009. Les autres transformateurs restent fermes et attendent une réduction de l'écart des prix entre le lait français et allemand.
Le gouvernement, grand absent
Après avoir tenté de faire le médiateur entre les deux parties, le gouvernement a décidé de laisser les négociations se poursuivre et de n’intervenir qu’en dernier recours. En mars, il avait imposé un accord qui prévoyait notamment la prise en compte d'un indicateur de compétitivité.
Ce critère devait entrer en vigueur le 1er juillet mais aucun accord n'a pu être trouvé sur la façon de le calculer. En attendant, le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a promis un plan de développement de la filière.
Les syndicats se divisent
Au sein même des producteurs de lait, deux syndicats s’opposent. La FNSEA, majoritaire dans le secteur, participe seule aux négociations, comme cela a toujours été le cas. La Confédération paysanne, dont l’influence va grandissante dans le monde paysan, veut mettre fin à cette tradition et demande à participer aux négociations. N’ayant pas été invitée, cette dernière a donc menacé de s’y rendre quand même pour faire entendre une autre voix.