La déclaration. "Le plus dur pour les gens, c'est de prendre conscience qu'ils ne se rendent plus à un travail. On leur enlève leur boulot, leur dignité", a dénoncé mardi Nadine Hourmant, déléguée syndicale Force ouvrière du groupe Doux, l'un des symboles des difficultés de l'agroalimentaire breton, qui prévoit de supprimer un millier d'emplois au total. "L'important pour les salariés, c'est de garder entre eux une solidarité, de ne pas rester seul", a-t-elle insisté sur Europe1, avant de se livrer à une charge en règle contre les politiques français.
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Le contexte. Après l’annonce d’une nouvelle fermeture d’usine dans le secteur de l’agro-alimentaire, en l’occurrence l'abattoir Gad de Lampaul-Guimiliau, le ton monte en Bretagne. Deux manifestations se sont tenues lundi à Brest et Morlaix et la grogne est telle que le gouvernement a annoncé la tenue d’une table ronde mercredi à Matignon avec six ministres.
"Nos chères têtes pensantes"... Pour la syndicaliste, une "part de responsabilité" incombe aux entreprises : "elles n'ont pas su s'adapter aux évolutions des marchés". Mais l'autre part revient à "nos chères tête pensante", "nos élus politiques, les membres de notre gouvernement et ceux autour du président de la République", tacle Nadine Hourmant. "Il n'ont pas fait les plans qu'il fallait pour s'adapter".
"On a rencontré le Premier ministre, on a rencontré le gouvernement, on a rencontré M. Hollande... Rien n'a été fait, ni en France ni au niveau de l'Europe, devant Bruxelles. On a fait que fermer des sites et perdre des emplois. A-t-on vraiment un gouvernement français?", se demande la syndicaliste. "Désolé de taper sur les politiques, mais il ne font rien. Les politiques ne voient pas la détresse des gens."