Crise en Bretagne : ce qu'a promis Ayrault

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Alexis Toulon avec agences , modifié à
3’ CHRONO - Le premier ministre a annoncé un plan de 15 millions d’euros pour préserver l’emploi. Suffisant pour sauver la filière porcine dans la région ?

L’agroalimentaire breton est en crise. Symbole des difficultés traversées par le secteur : les abattoirs, dans lesquels se multiplient les plans sociaux, comme dans celui de Gad ou de Doux. Jean-Marc Ayrault a pris le taureau par les cornes et a promis une aide de 15 millions d'euros pour les entreprises agroalimentaires de Bretagne dans le cadre d'un "pacte d'avenir". A la clef, la sauvegarde de  l’emploi et un nouveau départ pour la filière porcine bretonne. Mais cela suffira-t-il ?

Premier étape : panser les plaies

Pourquoi les abattoirs ferment-ils ? Il y a 10 établissements de ce type dans la région. Trop ? "Si on est honnête, on essaie de voir comment on peut relancer la filière porcine, c'est ce que nous faisons avec Stéphane Le Foll", éludait mercredi sur Europe 1 Guillaume Garot, ministre délégué à l’Agroalimentaire. Une certitude, la concurrence des abattoirs allemands et d’Europe centrale fait mal. L’absence de salaire minimum en Allemagne pénalise fortement la compétitivité des établissements bretons.

15 millions d’euros pour quoi faire ? Cette enveloppe doit servir à créer un contrat de sécurisation professionnel. Autrement dit, le gouvernement va garantir  "pendant un an le salaire de chaque personne licenciée à 97% net du salaire perçu précédemment". Cette mesure concerne les 850 salariés des abattoirs Gad en passe de perdre leur emploi. L’usine va, dans le même temps, être cédée à la communauté de communes de Landivisiau.

Deuxième étape : développer les filières

Le transport, pénalisé par l’écotaxe. Les agriculteurs bretons produisent énormément de porcs. Le problème de la filière se situe en aval : si les abattoirs ferment, il faut acheminer les cochons vers les lieux spécialisés pour les tuer et les équarrir. Or, le transport est soumis à une écotaxe. Elle concerne les poids lourds de 3,5 tonnes, circulant sur les routes nationales non payantes (l’ensemble du réseau routier breton est touché). Son montant dépend du nombre de kilomètres roulés et de la taille du véhicule. Elle doit rapporter 1,2 milliard par an à l’État, mais elle pénalise les éleveurs bretons.

Comment relancer le secteur sur le long terme. Jean-Marc Ayrault n’a pas seulement annoncé un plan d’urgence, il a assuré qu'environ 100 millions d'euros seraient investis entre 2014 et 2020 pour développer les transports, en particulier la "deux fois deux voies très attendue de la RN 164". Le Premier ministre a également mis en avant la Banque publique d’investissement (BPI) qui pourrait aider les entreprises qui connaîtraient des difficultés de trésorerie. La BPI et le Programme d'investissements d'avenir concourent déjà au total au développement économique de la région à hauteur d'environ 1 milliard d'euros.

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