Au lieu du franc retournement qu'espérait le gouvernement, l'économie française a encore marqué le pas. La croissance du deuxième trimestre a stagné à 0%, tout comme au premier trimestre, a annoncé l'Insee jeudi.
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Le gouvernement revoit ses objectifs. La France connaîtra cette année une croissance "de l'ordre de 0,5%" contre un objectif initial de 1%, a ainsi estimé jeudi le ministre des Finances Michel Sapin dans une tribune publiée par Le Monde, ajoutant qu'il ne croyait pas pour 2015 à un chiffre "très supérieur à 1%".
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La faible croissance conjuguée à une inflation peu vigoureuse se traduira par un déficit public "supérieur à 4% du Produit intérieur brut en 2014", a indiqué Michel Sapin, au lieu d'une prévision antérieure de 3,8%. L'objectif d'un respect en 2015 de la limite européenne des 3% s'en trouverait de fait compromis.
Pourquoi ça coince. Cette croissance zéro au printemps s'explique en particulier par un nouveau recul de l'investissement des entreprises (-0,8% par rapport au premier trimestre, qui avait déjà vu une baisse de 0,7%), et par une contribution négative du commerce extérieur, qui a coûté 0,1 point de PIB sur la période. Seule la consommation des ménages (+0,5%) et la dépense publique (+0,5%) ont soutenu l'activité.
Mais même cette progression de la demande privée est en partie en trompe-l'oeil: l'Insee explique en effet que la consommation a surtout été soutenue par un bond de 3,5% des dépenses globales d'énergie, corrigeant un recul de 3,9% au premier trimestre. Il s'agit d'un retour à la normale après un hiver très doux, précise l'Institut de statistiques. Les dépenses en "biens fabriqués", plus révélatrices de la vraie propension à dépenser des Français, sont elles "étales" (immobiles, ndlr), selon l'Insee (+0,1% au deuxième trimestre, après une stagnation au premier). Les stocks ont, eux, pesé négativement (-0,1%) selon l'Insee.
Retrouvez plus de détails dans le document de l'Insee :