Plus les prévisions de croissance se multiplient, plus les prévisions du gouvernement paraissent prudentes. Bercy table en effet sur une croissance de 1% en 2015. C'est sur ce chiffre que l'exécutif base sa politique économique. C'est donc à partir de lui qu'il prévoit un tour de vis supplémentaire de 9 milliards d'économies en deux ans pour réduire le déficit public. La plupart des observateurs, eux, tablent sur croissance entre 1,1 et 1,4% pour cette année.
Pour l'OFCE, ce sera 1,4%. Dernière estimation en date publiée jeudi : celle de l'OFCE. L'Observatoire français des conjonctures économiques table sur une croissance de 1,4% en 2015 et même de 2,1% en 2016. La baisse des prix du pétrole, qui permet d'en importer moins cher, explique en partie cet optimisme. La baisse de l'euro, qui booste la compétitivité des entreprises du Vieux continent, aussi. L'action de la BCE, qui a baissé ces taux d'intérêt, permettant d'emprunter moins cher, pèse également.
La quadrature de la croissance : pol. budgétaire, monétaire, change et pétrole soutiennent la croissance @ofceparispic.twitter.com/tsLLY1utsP— bruno ducoudre (@BDucoudre) 16 Avril 2015
Mais l'OFCE, plutôt classé à gauche, salue aussi l'action du gouvernement français : "CICE pacte de responsabilité... les mesures de politique économique permettent une reprise progressive de la croissance", a commenté Mathieu Plane, économiste au sein de l'institution. Seule ombre au tableau : le risque de déflation. Si un sérieux mouvement général de baisse des prix se met en marche, certaines entreprises pourraient y perdre en rentabilité et se voir fragiliser.
Le risque déflationniste demeure en zone euro, menace sur l'ancrage des anticipations @ofceparis@XTimbeau@HeyerEricpic.twitter.com/qZ1Hd1E1TW— bruno ducoudre (@BDucoudre) 16 Avril 2015
L'Insee, le FMI et l'OCDE plus prudent. Pour les mêmes raisons que l'OFCE, de nombreuses institutions font également des prévisions plus optimistes que Bercy. Mais elles se montrent tout de même plus prudentes que l'Observatoire français. L'Insee et l'OCDE tablent en effet sur une croissance de 1,1% en 2015, le FMI prévoit 1,2%. Seule l'Union européenne table sur la même croissance que Bercy, c'est-à-dire 1%.
Pas de baisse du chômage avant 2016. Quoi qu'il en soit, aucun organisme ne prévoit d'inversion de la courbe du chômage avant 2016. Pour la France, le seuil de croissance à partir duquel l'économie créé plus d'emplois qu'elle n'en détruit est estimé à 1,5%. Un seuil qui ne sera vraisemblablement atteint que l'an prochain : Bercy table sur 1,5%, tout comme le FMI. L 'OCDE prévoit, pour sa part, 1,7%, l'Union européenne 1,8% et l'OFCE 2,1%.
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