La croissance économique est l'un des thèmes phares de la campagne présidentielle. A 48 heures du second tour de la présidentielle, chacun des deux camps, a réaffirmé la nécessité d'atteindre les 2% de croissance en 2014. Europe1.fr fait le point sur les grandes lignes des programmes de François Hollande et de Nicolas Sarkozy.
Les deux candidats sont convaincus qu’il faut une politique de relance de la croissance européenne, en plus de la rigueur. Alors que depuis 2002, la croissance française n’est en moyenne que de 1,46%, le président sortant et l'ancien Premier secrétaire du parti socialiste envisagent une croissance française supérieure à 2% à partir de 2014. Cela permettrait de ramener le déficit à zéro avant la fin du quinquennat.
"Une condition pour faire reculer le chômage"
"On devrait être 0,7% de croissance cette année ou peut-être un peu plus si les choses vont bien et que Nicolas Sarkozy est reconduit", a souligné le ministre de l'Economie François Baroin, vendredi sur Europe 1 ."Je préfère utiliser le terme d’objectif à celui de prévision", a quant à lui ajouté Michel Sapin, responsable du programme de François Hollande. "Ni le ministre ni moi-même ne sommes des prévisionnistes dans ce domaine là. Avouons que c'est un travail très difficile y compris pour les spécialistes dans les circonstances actuelles. C'est une condition pour faire reculer le chômage. On n'a jamais créé d'emplois avec de très faibles croissances. D'autre part, c'est nécessaire pour réussir le redressement budgétaire".
"C'est un travail très difficile":
Croissance : "l'objectif est de 2% en 2014"par Europe1frLe lancement de grands chantiers
Pour relancer la croissance, François Hollande veut stimuler l’activité des entreprises par des grands projets, des grands travaux. Des chantiers industriels seront définis dans les années à venir. Et, pour les fiancer, le candidat socialiste s’appuie sur une banque publique d’investissement qui soutiendra les PME. Une banque qu’il financera grâce à l’argent des livrets de développement durable. Il portera le plafond des économies des Français de 6.000 à 12.000 euros. Enfin, François Hollande choisira aussi la concertation pour faire un diagnostic et chercher des solutions en organisant dès la mi-juillet une conférence nationale pour la croissance et l’emploi.
Créer un "choc de croissance"
Nicolas Sarkozy, lui, se penche sur la compétitivité. Il souhaite alléger le coût du travail en France pour relancer une production locale, créer un "choc de croissance". Le candidat UMP veut donc créer une TVA anti délocalisation où le consommateur payera la baisse des charges sur les salaires. Ce transfert de 13 milliards bénéficiera pour la moitié aux PME et touchera 80% des effectifs de l’industrie. François Baroin a rappelé de son côté que seul "le taux de 19,6% serait impacté". "Il ne concerne pas les produits de première nécessité qui sont à un taux plus faible", a insisté le ministre de l'Economie.
Un avis que ne partage pas Michel Sapin. "La TVA qui augmente, ce sont les prix qui augmentent. C'est indiscutable. Même sur les produits importés, surtout sur les produits importés", a insisté Michel Sapin. "Ce sont les Français qui vont payer en France la TVA y compris sur des produits qui sont fabriqués en Chine. Si vous augmentez les prix vous diminuez le pouvoir d'achat, le moteur de la consommation est à plat" a-t-il conclu.