Après une fin 2012 en net recul, le PIB français devrait stagner début 2013 selon l'Insee.
Calme plat à l'horizon : la croissance française ne devrait pas redémarrer dans la première moitié de l'année 2013, selon l'Insee. Dans sa note de conjoncture publiée jeudi soir, l'institut a légèrement revu à la baisse sa prévision de croissance pour le premier trimestre 2013 : 0,0% contre 0,1% prévu en décembre. Au deuxième semestre, l'activité française devrait faire à peine mieux : +0,1%.
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Du côté des ménages, la consommation devrait être stable mais le pouvoir d'achat devrait encore être freiné par la dégradation du marché du travail. L'Insee table sur un taux de chômage à 11% au milieu de l'année 2013 (10,6% en France métropolitaine). L'emploi non marchand devrait cependant bénéficier des "emplois d'avenir", ces contrats aidés mis en place par le gouvernement à destination des jeunes pas ou peu qualifiés.
Une année 2012 difficile... Après avoir légèrement avancé de 0,1% au troisième trimestre, le PIB de la France a fait un pas en arrière au quatrième : -0,4%. Les exportations françaises (-0,6%) ont pâti du ralentissement mondial de l'économie, explique l'Insee. Les investissements des entreprises ont nettement diminué (-1,2%) tout comme ceux des ménages (-0,8%). Mais ces derniers ont continué à consommer (+0,2%), notamment en achetant des voitures à la veille du durcissement du système de bonus-malus. La production manufacturière a particulièrement souffert (-2,3%) ainsi que la construction (-0,8%).
...mais au final, la France a fait mieux que le reste la zone euro. L'activité a reculé en moyenne de 0,6% dans l'union monétaire au dernier trimestre 2012. L'Allemagne se situe sur cette moyenne. Les PIB espagnol et italien ont quant à eux dévissé de respectivement 0,8% et 0,9%. Dans le reste du monde, l'activité a marqué le pas dans les économies avancées (0,0% aux Etats-Unis et au Japon) alors qu'elle continuait à progresser dans les économies émergentes.
Un espoir : le climat des affaires s'améliore. Les industriels se montrent plus optimistes sur leurs perspectives économiques personnelles en Chine, mais aussi aux Etats-Unis et plus modestement au Japon et dans la zone euro. En France, le climat des affaires dans les services continue de reculer, mais il s'améliore dans l'industrie.
Interrogés par Europe 1, plusieurs professionnels dans l'industrie confirment se montrer plus optimistes pour 2013. "C'est mieux depuis quelques semaines", constate ainsi Bruno Didier, PDG de l'entreprise Promofiltre spécialisée dans les filtres industriels. Après plusieurs années difficiles, son entreprise située à Sarcelles, en Seine-Saint-Denis, et qui emploie 25 personnes, a enregistré début mars une commande importante qui représente 10% de son chiffre d'affaires. "Le moral revient", poursuit-il. "On a bon espoir de faire une année 2013 meilleure que 2012. On espère que c'est la lumière au bout du tunnel."