Mais d'où viennent les poissons qui se retrouvent dans nos assiettes ? L'association de consommateurs CLCV a de nouveau dénoncé vendredi la persistance de problèmes sur l'étiquetage de l'origine ou de l'espèce des poissons. Elle demande ainsi aux pouvoirs publics de sanctionner ces manquements, qui nuisent à la bonne information du consommateur.
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Le nom scientifique souvent absent. L'association avait déjà réalisé une première enquête en juin dernier sur les produits transformés à base de poisson. Selon elle, dans 80% des cas, la composition de ces aliments reste imprécise. Le filet de poisson est souvent remplacé par des dénominations floues comme "chair" ou "pulpe de poisson".
Cette fois, la CLCV s'est penchée sur les poissons eux-mêmes, au travers d'une enquête menée dans 21 départements sur 111 points de vente (grandes surfaces, poissonnerie, marchés...). Elle a notamment étudié les mentions de l'espèce et de l'origine, affichées sur 280 poissons (cabillaud, lotte, merlan, sole et saumon) entre le 13 et le 16 décembre.
"Pour les poissons pêchés en mer, la mention du nom scientifique n'est présente que dans la moitié des cas", indique l'association dans un communiqué. Pour les poissons d'élevage, elle n'apparait pas dans un tiers des produits. Or, "pour le consommateur, la mention scientifique garantit pourtant l'espèce précise qui est commercialisée", ajoute-t-elle, laissant ainsi entendre que son absence pourrait être le signe de fraudes sur l'espèce. L'association indique que cette mention est davantage présente dans les grandes surfaces que dans les commerces de détail.
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Les zones de pêches indiquées dans 10% des cas. Concernant les indications des zones de pêche et des catégories d'engins utilisés, qui doivent être précisées depuis décembre 2013 en vertu d'un nouveau règlement communautaire européen, le manque d'information est encore plus criant. Ces indications ne sont présentes que dans 10% des cas, note la CLCV.
"La zone de pêche précise, au-delà du très général 'Atlantique Nord-Est' par exemple, permet pourtant de signaler une typicité de produit et renforce la transparence. La technique de pêche, offre des garanties quant au respect de la durabilité des pratiques", explique l'association. Pour le saumon, la mention du pays d'élevage est certes assez fréquente - elle apparait dans 82% des cas - , mais elle n'est pas pour autant généralisée, déplore-t-elle.