Dailymotion est à moitié à vendre. Filiale de l’entreprise de télécoms Orange, la plate-forme de vidéo cherche un investisseur pour se développer. Même si rien n’est officiel, le Wall Street Journal pense avoir identifié l’acheteur potentiel : il s’agirait du hong-kongais PCCW. Un choix logique pour une entreprise qui a tout intérêt à miser sur l’Asie plutôt que de lutter sur les marchés occidentaux, saturés.
Orange cherche un partenaire pour développer Dailymotion. Son propriétaire actuel, l’opérateur français de télécoms Orange, a déjà investi plus de 200 millions d’euros mais il sait que cela ne sera pas suffisant dans un secteur où il faut constamment innover et où Youtube règne en maitre. Ayant décidé de limiter la facture, Orange cherche donc un partenaire pour lui vendre 49% de Dailymotion et partager le risque. Et d’après la presse financière américaine, PWCC serait bien parti pour l’emporter. Les négociations devraient durer 45 jours, affirme le quotidien économique américain, qui cite pour toutes ces informations des sources proches du dossier.
Qui est PCCW ? Un groupe hong-kongais ayant fait ses débuts dans l’immobilier avant de se tourner vers les télécoms et les médias. Dirigé par Richard Li, fils cadet du milliardaire Li Ka-Shing, le groupe PCCW est trop centré sur Hong-Kong et cherche donc à se diversifier. Dailymotion est donc l’une des pistes explorées pour se développer à l’international et investir un secteur en plein développement : la vidéo en ligne.
Dailymotion et la tentation asiatique. Pour une entreprise high-tech en pleine croissance comme l’est Dailymotion, l’usage est plutôt de se tourner vers les Etats-Unis pour poursuivre son expansion. Ce que le spécialiste de la vidéo en ligne a fait en entamant des discussions avec Yahoo au printemps 2013, avant de se heurter au refus d’Arnaud Montebourg, ce dernier ne voulant pas d’un rachat total mais d’un co-investissement à parité. L’Etat possédant 25% d’Orange et donc, indirectement, une partie de Dailymotion, l’opération a capoté.
Cette fois-ci, Dailymotion s’est tourné vers l’Est, un choix tout sauf anodin : face au mastodonte YouTube, filiale de Google, l’entreprise française peine à exister dans les pays occidentaux les plus développés. A titre indicatif, l'institut de mesure ComScore estimait qu'en janvier 2013 YouTube avait enregistré 755 millions de visiteurs uniques, contre 116 pour son homologue français. A l’inverse, l’Asie est un continent en pleine croissance : la population ne cesse d’augmenter, elle s’équipe progressivement d’appareils connectés et consomme de plus en plus de vidéos en ligne. La plate-forme française a donc tout intérêt à investir cette zone avant Youtube, comme elle l’a fait avec succès en Turquie ou au Moyen-Orient. Elle a d’ailleurs déjà créé une filiale au Japon puis une autre à Singapour.