L’INFO. En marge d'une visite d'un centre d'hébergement d'urgence à Paris, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a affirmé, samedi, que la France maintenait ses prévisions de croissance (+0,8%) et de déficit public (3% du PIB) pour l'année 2013 "parce que c'est un objectif indispensable"."La France est engagée dans un combat de redressement, il faut le mener, c'est un combat difficile", a-t-il commenté auprès de plusieurs journalistes. Il "faut relever le défi de la croissance, ce n'est pas parce que les prévisions sont pessimistes que cela va nous décourager, au contraire, cela devrait nous mobiliser davantage", a-t-il expliqué.
Que disent les prévisionnistes ? Ils sont beaucoup moins optimistes que Jean-Marc Ayrault. Vendredi, le Fonds monétaire international (FMI) a en effet assuré que Paris n'atteindrait pas son objectif d'un déficit public à 3 % du PIB en 2013 et a mis en garde contre des "risques de dégradation" liés à son problème de "compétitivité". "Les perspectives de croissance sont assombries par une reprise chancelante en Europe et un problème de compétitivité vis-à-vis des partenaires commerciaux", écrit le FMI dans son rapport annuel sur la France.
L’organisme dirigé par la Française Christine Lagarde n’est pas le seul à s’inquiéter. La veille, c’est l’Insee qui faisait part de son scepticisme, juste après l’adoption du budget 2013 au Parlement. Dans une note de conjoncture, il estime que l'économie française devrait se contracter de 0,2% au quatrième trimestre, avant de progresser de 0,1% par trimestre au premier semestre 2013. Si les prévisions de l'Insee se confirment, une forte accélération de la croissance serait donc nécessaire au second semestre 2013 pour que le gouvernement atteigne son objectif de réduction du déficit à 3% du produit intérieur brut (PIB).
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Et si la France avait du temps ? Le quotidien espagnol El Pais a annoncé, samedi, que la Commission européenne souhaiterait donner un délai à la France - et à l’Espagne - pour atteindre son objectif d’abaisser son déficit sous la barre des 3% de son PIB, soit jusqu’en 2014. Une bouffé d’oxygène pour le gouvernement ou un signe de défiance de l’exécutif européen ?