PRÉVISION - Michel Sapin a dévoilé les nouveaux objectifs budgétaires de la France, revus à la hausse, tout en restant prudent sur la croissance.
A une semaine de la présentation de ses prévisions budgétaires à la Commission européenne, le gouvernement français a dévoilé ses nouveaux objectifs en termes de déficit et de croissance. Comparé à ses précédentes prévisions, Bercy se montre à la fois plus optimiste, avec une réduction des déficits accélérée, tout en faisant preuve de prudence sur la croissance, revue à la baisse.
Déficit : l’Etat accélère son effort. La Commission européenne recommande à la France de réduire son déficit public en deça de 3% du PIB en 2017. Après avoir espéré faire un effort moins important, la France a finalement décidé de faire mieux et se fixe désormais pour objectif 2,7% du PIB. Le gouvernement va donc poursuivre l’encadrement des dépenses de l’Etat, de la protection sociale et des collectivités territoriales.
Voici les principaux chiffres à retenir :
Pour mener à bien son retour à la vertu budgétaire, Bercy s'appuie notamment sur la maîtrise de la dépense publique. Après avoir représenté l'équivalent de 56% du produit intérieur brut en 2014, celle-ci serait réduite à 54,1% en 2017, soit de plus de 40 milliards d'euros en tendance.
Croissance : des prévisions revues à la baisse par prudence. Si Bercy se montre plus optimiste sur la réduction des déficits, il a au contraire décidé de jouer la prudence en matière de prévisions de croissance. Ces dernières ont été revues à la baisse, là où les gouvernements français ont tendance à se montrer trop optimistes. "Cette prudence est un choix délibéré qui vise à redonner à la France toute sa crédibilité. Nos prévisions de croissance doivent maintenant être considérées comme des objectifs planchers, et non pas comme des plafonds, quitte à constater de bonnes nouvelles ensuite", a justifié Michel Sapin dans un entretien accordé au quotidien Les Echos.
Europe 1 vous résume les principaux chiffres :
Ces prévisions seront inscrites dans le programme de stabilité, un projet de budget pluriannuel 2016-2018, que le gouvernement doit présenter le 15 avril en conseil des ministres, puis à la commission des Finances de l'Assemblée nationale la semaine suivante, avant de l'adresser à Bruxelles, comme le font désormais chaque année tous les pays de la zone euro.
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