La déclaration. "Je pars, après avoir payé, en 2012, 85% d’impôt sur mes revenus. Mais je conserve l’esprit de cette France qui était belle et qui, j’espère, le restera", a écrit Gérard Depardieu, dans une lettre à Jean-Marc Ayrault révélée dimanche par le JDD.
>> Retrouvez l'intégralité de la lettre sur le JDD.fr
La réponse du gouvernement. Jugeant la démarche de cette lettre ouverte "assez confuse", "assez médiocre" et "injustifiée", Alain Vidalies, ministre délégué aux Relations avec le Parlement, a critiqué l'argument avancé des "85% d'impôt" sur ses revenus qu'aurait payés l'acteur pour 2012. "Évidemment ce n'est pas possible", a taclé le ministre sur Radio J.
Le point de vue des spécialistes. "S'il parle des impôts purs (Impôt sur le revenu, ISF et impôts locaux), c'est difficilement envisageable. Car malgré son abolition votée en 2011, le bouclier fiscal était encore en vigueur en 2012, c'était la dernière année", explique Jean-Sébastien Dumont, avocat fiscaliste du cabinet Nixon Peabody, contacté par Europe1.fr. "Mais il est possible que Gérard Depardieu inclut les charges sociales. Même en tant que non salarié, un artiste paie des charges, comme pour les professions libérales (médecins, avocats….)", ajoute le spécialiste. D'autant que Gérard Depardieu est à la tête d'un empire immobilier et assure employer 80 personnes pour lesquels il paie probablement, au moins indirectement, des cotisations.
Selon Stéphane Delassus, du cabinet STC Partners, l'acteur a également pu être lourdement imposé suite à l'instauration de la "contribution exceptionnelle sur le Fortune". Instituée par le collectif budgétaire du 16 août dernier, elle est venue s'ajouter à l'ISF et les contribuables devaient s'en acquitter avant le 15 novembre 2012. "Elle n'était pas plafonnée. Les contribuables ne pouvaient bénéficier d'aucune réduction ou aucun abattement. Ils pouvaient donc très bien avoir à payer 50, 70 ou même 85% d'impôts sur leurs revenus pour ceux qui ont un très gros patrimoine. Ce qui est le cas de Gérard Depardieu, avec son hôtel de luxe, ses vignobles...", décrypte Stéphane Delassus au micro d'Europe1.