L'INFO. Va-t-on construire des voitures Nissan dans les usines Renault de France? "C'est ce que j'ai demandé à Carlos Ghosn, la réponse est oui", a assuré vendredi Arnaud Montebourg, lors d'une interview à RMC-BFMTV. Le ministre du Redressement productif a dit s'être entretenu au téléphone avec le PDG de l'alliance Renault-Nissan, après l'annonce de la suppression par la marque au losange de 7.500 emplois en France d'ici 2016.
• Mais Montebourg a-t-il parlé trop vite ? "Je lui ai dit, je souhaite que vous mettiez dans la discussion, dans la négociation avec les syndicats, le fait que comme vous êtes aussi le dirigeant de Nissan et que Renault contrôle Nissan, que Nissan se porte au secours des usines françaises et mette du travail sur les chaînes françaises. La réponse est positive", a insisté le ministre, alors qu'il était jusque là accusé par les syndicats d'être le "complice de Renault" dans ce plan de restructuration. Mais malgré l'enthousiasme du ministre, rien n'est encore fait. Jérôme Stoll, directeur commercial de Renault, a en effet affirmé vendredi lors d'une conférence de presse que la décision de produire des Nissan dans des usines françaises du groupe n'avait pas encore été prise.
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• Un ciel sombre pour Renault… et radieux pour Nissan ? Renault a annoncé vendredi une baisse de 6,3% de ses ventes dans le monde en 2012, à 2,55 millions de véhicules, du fait d'un effondrement de 18% en Europe. Dans le détail, les ventes de la marque Renault ont reculé de 6% en 2012, avec 2,1 millions d'unités écoulées. Une chute qui aurait pu être encore plus lourde, si les ventes de la marque à bas coût Dacia n'avaient progressé de 4,8%, à 359.800 unités. Or, parallèlement, Carlos Ghosn avait annoncé en septembre dernier qu'il s'attendait à une augmentation de 11% des ventes de Nissan, boostées par la Chine, à 5,35 millions d'unités. On comprend mieux pourquoi Arnaud Montebourg souhaite que le constructeur japonais vienne-t-en aide à son allié tricolore.
• Un plan de suppressions sans licenciement ? Renault envisage de ne pas remplacer 5.700 départs à la retraite et de remercier 1.800 autres employés. Ces 7.500 suppressions de postes représenteraient 14% de ses effectifs en France, estimés à environ 54.000 personnes. Le constructeur automobile a tenu à préciser qu'il excluait dans l'immédiat tout licenciement sec, économique ou plan de départs volontaires. Une précision qui semble avoir convaincu Arnaud Montebourg, qui estime que "le groupe n'a pas franchi les lignes rouges".
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