Après des mois de silence, quatre des principales organisations syndicales ont décidé d'envoyer un signal au gouvernement : CGT, FO, FSU, Solidaires appelaient à manifester jeudi dans toute la France pour dénoncer la politique du gouvernement, jugée trop favorable au patronat et trop axée sur l'austérité. "Plus de 300.000 salariés, actifs, jeunes et retraités, privés d'emploi, se sont réunis dans les 86 rassemblements et manifestations en province et à la manifestation nationale à Paris. 300.000 personnes, dont 120.000 à Paris, ont manifesté selon la CGT, qui a salué un "succès retentissant". D'après la police, les manifestants étaient 32.000 dans la capitale.
"Maintenant ça suffit !". Un long cortège, noyé dans une marée de drapeaux rouge de la CGT : des dizaines de milliers de personnes ont défilé jeudi à Paris. "Le mot d'ordre, c'est 'Contre l'austérité et pour des politiques alternatives à celle du gouvernement et du Medef : revalorisation des salaires, réduction du temps de travail, tout ce qui fait en sorte qu'on puisse développer l'emploi'", a expliqué le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, qui emmenait le cortège avec son homologue de FO, Jean-Claude Mailly.
Avec ce défilé national à l'appel de quatre syndicats - CGT, FO, FSU, Solidaires - assorti d'appels à la grève dans plusieurs centaines d'entreprises publiques et privées, la CGT entend aussi afficher une image de force et d'unité, après la crise sans précédent qui a abouti à la démission de son ex-numéro un, Thierry Lepaon. La centrale avait affrété plus de 250 cars pour acheminer ses militants. "Le slogan qu'on a pris c'est 'maintenant ça suffit!', il faut le social, mais pour le moment on n'est pas entendus, M. Gattaz (le patron du Medef, ndlr) a plus l'oreille du gouvernement que les organisations syndicales", a de son côté déploré Jean-Claude Mailly.
Des cortèges dans toute la France. Dans la matinée, plusieurs milliers de manifestants s'étaient rassemblés en régions, où plus de 80 défilés étaient programmés. Parmi les cortèges les plus fournis, Marseille (7.000 selon la police), Bordeaux (10.000 manifestants, selon la CGT, 4.700 selon la police), Lyon (7.000, selon les organisateurs, 4.200 selon la police), Toulouse (8.000 selon les organisateurs, 4.000 selon la police), Nantes (3.000 selon la police), Rouen (5.000 selon les organisateurs, 2.800 selon la police) ou Rennes (2.200 selon la préfecture).
Côté grèves, hormis dans le ciel, où l'appel à la mobilisation télescope un mot d'ordre lancé par le premier syndicat de contrôleurs aériens, les transports devaient fonctionner normalement. La SNCF comme la RATP prévoyaient un trafic normal. Près d'un quart (24%) des enseignants des écoles maternelles et élémentaires avaient en revanche cessé le travail jeudi dans le cadre de cet appel à la mobilisation, un taux qui grimpe à 50% à Paris et en Seine-Saint-Denis, selon les estimations du SNUipp-FSU, principal syndicat des professeurs des écoles. La Tour Eiffel a également été impactée, puisqu'elle devait rester fermée jusqu'à 18 heures.
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