Seize grands patrons français ont signé un appel en faveur d'une "contribution exceptionnelle".
"L'avenir de la France et de l'Europe", notamment sur le plan budgétaire, les inquiète. Seize dirigeants de grandes entreprises françaises ont donc signé un appel en faveur de l'instauration d'une "contribution exceptionnelle" des Français les plus favorisés pour financer la réduction des déficits publics.
Parmi les 16 chefs d'entreprises et grandes fortunes qui ont signé l'appel figurent des poids lourds du business français : Christophe de Margerie (Total), Frédéric Oudéa (Société générale), Philippe Varin (PSA Peugeot Citroën), Jean-Paul Agon (L'Oréal) ou encore… Liliane Bettencourt, qui s’est pourtant illustré jusqu’à maintenant dans l’évasion fiscale.
"Nous souhaitons l'instauration d'une 'contribution exceptionnelle'"
"Nous, présidents ou dirigeants d'entreprises, hommes ou femmes d'affaires, financiers, professionnels ou citoyens fortunés, souhaitons l'instauration d'une 'contribution exceptionnelle' qui toucherait les contribuables français les plus favorisés", annonce le texte collectif. "Au moment où le gouvernement demande à tous un effort de solidarité, il nous semble nécessaire d'y contribuer", ajoutent-ils.
"Cette contribution n'est pas une solution en soi, elle doit s'inscrire dans un effort plus global de réforme, tant sur les dépenses que sur les recettes", précisent ses signataires. Ces figures du capitalisme français rejoignent ainsi Maurice Lévy, patron du groupe publicitaire Publicis, et Pierre Bergé, premiers défenseurs d’une participation des plus riches. Ces nouveaux soutiens rendent encore un peu plus probable une "contribution exceptionnelle", tant ils pèsent au sein du CAC 40.
Une contribution, mais pas d’impôt
Si ces grands patrons veulent participer à l’effort budgétaire, ils précisent néanmoins dans quel cadre ils sont prêts à le faire. Il s’agit d’une contribution "exceptionnelle", "calculée dans des proportions raisonnables", et non d’un impôt sur les très hauts revenus : pas de révision du barème fiscal donc, mais une ponction pour la seule année 2011.
Le gouvernement est en train d’y travailler et dévoilera son projet mercredi, après avoir paradoxalement allégé l’impôt sur la fortune (ISF) en avril dernier. Cette contribution pourrait toucher les revenus supérieurs à un million d'euros annuel. Les quelque 30.000 ménages concernés verseraient ainsi un total d'environ 300 millions d'euros d'impôts supplémentaires l'an prochain selon les calculs du rapporteur UMP du budget à l'Assemblée, Gilles Carrez.