Cet été, certains députés effectueront peut-être… un stage en entreprise. C’est ce que propose l’association de patrons "Entreprise et progrès", qui invite les parlementaires qui le souhaitent à suivre un "stage d’observation" dans les entreprises, selon les informations d’Europe 1. Actuellement, sur 577 députés, seuls 18 sont aussi chefs d’entreprise.
L’entreprise, ce monde inconnu. "90% des députés ne connaissent pas le monde privé et doivent passer des lois sur l’entreprise privé", déplore Denis Terrien, à l’origine de cette initiative. "Imaginez qu’on demande à des dirigeants d’entreprises de passer des lois sur le droit de vote, ou sur les circonscriptions : je ne pense pas que ça soit les meilleures lois", explique-t-il, assurant : "il est temps que les députés aient plus conscience de ce qu’est le milieu de l’entreprise, pour passer de meilleures lois".
Le financement des start-ups. Ce décalage, Laure de la Raudière, députée UMP, l’a constaté. Elle est l’une des exceptions de l’hémicycle, puisqu’elle a travaillé pendant des années à France Télécom avant de créer sa propre entreprise. "Je crois que je suis la seule dans l’hémicycle à avoir travaillé dans une entreprise de type start-up, qui sont pourtant des entreprises qui créent aujourd’hui, en matière de recherche et d’innovation, les produits de demain, qui sont essentiels pour la croissance d’un pays", souligne l’élue de la troisième circonscription d’Eure-et-Loir. Résultat : "personne dans l’hémicycle ne connaît bien le financement de ces start-ups".
PME et multinationales partantes. Cet été, plusieurs entreprises vont donc jouer le jeu, comme Lyra Networks, une PME toulousaine, ou des multinationales comme L’Oréal ou Nature et Découverte. Du côté des députés, certains sont déjà partants, et ce "quel que soit le bord politique", souligne Denis Terrien.
Pas le temps pour la politique. L’échange pourrait-il aussi se faire dans l’autre sens ? "Gérer une entreprise, c’est 24 heures sur 25, sept jours sur sept et aujourd’hui il y a très peu de dirigeants d’entreprises qui peuvent dégager du temps pour aller en politique", souligne Denis Terrien, ajoutant : "c’est dommage".
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