La réponse de Silvio Berlusconi ne s'est pas faite attendre. A l'issue du sommet européen de Bruxelles dimanche, le Président du conseil italien, rappelé à l'ordre par ses partenaires européens à propos de la dette du pays, a annoncé dimanche soir la réforme du système des retraites.
"Demain, je pense convoquer un Conseil des ministres parce que je souhaite profiter de cette situation pour voir si on peut faire avancer des mesures que je n'ai pas réussi à mettre en œuvre jusqu'ici en raison de divergences au sein de la majorité", a déclaré à la presse Silvio Berlusconi en précisant que ces mesures porteraient "surtout sur les retraites".
Berlusconi se veut rassurant...
Le Cavaliere a toutefois assuré qu'il n'y avait "absolument pas un risque Italie", pourtant dans la mire des agences de notation en raison de son lourd endettement, qui atteint 120% du produit intérieur brut, le PIB.
Un peu plus tôt, Silvio Berlusconi avait été convoqué comme un cancre par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Paris et Berlin veulent que Rome en face plus pour réduire sa dette colossale. "Nous avons dit clairement que l'Italie est un pays important de la zone euro", a souligné la chancelière allemande. "Elle doit tout faire pour être à le hauteur de cette responsabilité", s'est inquiétée Angela Merkel.
Lors d'une conférence de presse organisée dimanche, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont semblé sceptiques quant aux garanties apportées par le Cavaliere. Interrogés sur la question, le chef de l'Etat français a échangé un petit sourire entendu avec son homologue allemande, avant de répondre de façon évasive.
Le sourire échangé par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy :
... Sarkozy préfère éviter de prononcer son nom
Le ton a été encore plus ferme côté français. Nicolas Sarkozy n'a même pas prononcé le nom de Silvio Berlusconi. "Il n'est pas question de faire appel à la solidarité des partenaires si ceux auxquels on vient en aide ne font pas eux-mêmes les efforts nécessaires" a insisté le président de la République française. "Nous faisons confiance au sens de la responsabilité de l'ensemble des autorités italiennes, politiques, financières et économiques", a conclu Nicolas Sarkozy.
A Bruxelles, certains ont déjà rebaptisé le Premier ministre italien "Néron", cet empereur romain qui avait laissé sa ville partir en fumée, sans rien faire.
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