La Grèce vit jeudi une nouvelle journée cruciale pour son avenir. Les créanciers privés ont jusqu'à jeudi soir pour valider leur participation à l'effacement d'une grosse partie de la dette grecque. Cette opération, indispensable pour remettre le pays à flot, semble en bonne voie puisque 85% de la dette serait déjà couverte par les créanciers privés, selon une source gouvernementale jeudi soir. Explications.
107 milliards à effacer
A l'heure actuelle, la Grèce est endettée de plus de 350 milliards d'euros, dont 206 milliards sont détenus par des créanciers privés. Le 21 février, leurs représentants au sommet européen avaient dit pouvoir accepter une perte sèche de 53,5% de leur prêt. Soit 107 milliards d'euros que la Grèce pourrait directement effacer de son ardoise si tous acceptent de jouer le jeu. Cet effacement volontaire, sorte de semi-faillite contrôlée du pays, vise à pacifier la zone euro.
La Grèce est optimiste
Le gouvernement grec est assez optimiste sur l'issue de cette opération et espère une participation des créanciers privés - banques, caisses d'assurance ou fonds d'investissement - à hauteur de 90% de la dette privée. Elle a prévenu qu'elle ne lancerait pas l'opération si elle n'obtenait pas au moins 75% d'adhésion au programme d'effacement. Les médias grecs estiment que la participation dépasserait 70%, mais le ministère des Finances n'a pas confirmé cette anticipation. "Nous ne savons pas comment le processus avance, les grains s'ajoutent petit à petit dans le sac", indique-t-il.
Une annonce vendredi à 7h
La publication du pourcentage de participation des créanciers privés de la Grèce au processus de restructuration de la dette interviendra sur le site officiel de l'opération vendredi à 7 heures. Mais une déclaration gouvernementale pourrait intervenir jeudi soir après l'expiration du délai.
Double participation du public
Cette participation des créanciers privés s'inscrit dans un cadre beaucoup plus large. Il y a quinze jours, le secteur public a déjà opéré un double effort pour aider le pays. D'abord avec le déblocage du second plan d'aide de 130 milliards d'euros jusqu'en 2014 par les ministres des Finances de la zone euro le 21 février. Puis à travers les banques publiques qui consentent à réviser à la baisse leur taux d'intérêts pour le remboursement du premier plan de 110 milliards en 2010.
La Grèce n'est pas pour autant sauvée
Pour revenir à flot, la Grèce doit en outre s'astreindre à une sérieuse cure d'austérité en interne. 3,3 milliards d'économies sont prévues pour 2012, qui vont impacter notamment le salaire minimum, les fonctionnaires et les retraités. La validation de ce plan de rigueur a d'ailleurs donné lieu à de violentes manifestations dans les rues.