L’Europe ne bénéficie d’aucun répit. Après les attaques des marchés à l’encontre du Portugal, c’est au tour de l’Italie de faire l’objet de vives critiques au sujet de ses perspectives économiques. Quant à la Grèce, le monde financier doute toujours de son avenir. Le président du Conseil européen Herman Van Rompuy a donc prévu lundi matin une réunion d'urgence pour évoquer tous ces sujets.
Le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet, le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn ont également été conviés à cette réunion.
Au tour de l'Italie
Officiellement, l'Italie ne serait pas au menu de cette réunion. Mais sa situation inquiète : la crainte de voir la crise de la dette souveraine se propager aux obligations d'Etat italienne a accentué vendredi la glissade des marchés d'actions transalpins. Le cours des actions des plus grandes banques italiennes a dévissé lors de la dernière séance de la semaine dernière, à l'image de celui d'UniCredit, en baisse de 7,9%.
Autre signe de la pression des marchés : Rome a du revoir à la hausse le taux d'intérêt qu'elle propose pour emprunter de l'argent. La pression des marchés sur les actifs italiens s'explique à la fois par l'endettement de l'Italie, qui détient le ratio dette/PIB le plus élevé de la zone euro et par la mollesse de l'économie du pays.
Finaliser l'aide à la Grèce
A l'origine, l'Eurogroupe doit d'abord tenter de faire avancer les discussions compliquées sur la participation des créanciers privés de la Grèce - banques, compagnies d'assurance et fonds d'investissement - à un deuxième plan d'aide à la Grèce d'un peu plus de 100 milliards d'euros de prêts. Le premier, de 110 milliards d'euros, décidé en mail 2010 ne suffit déjà plus pour sauver le pays de la banqueroute.
Les avis entre Européens commencent à diverger sur la nécessité ou pas de trouver une formule de participation du secteur privé qui évite que le pays soit déclaré en situation de "défaut de paiement", même partiel. La BCE s'y refuse car elle craint une contagion et pourrait ne plus être en mesure de prêter de l'argent frais aux banques grecques notamment. Les Pays-Bas, l'Allemagne ou encore la Finlande en revanche penchent de plus en plus vers une telle solution.