La zone euro une nouvelle fois dans la tourmente. Divisés sur les modalités d'une participation du secteur privé à un nouveau plan d'aide à la Grèce, les pays de la zone euro ont décidé lundi soir à Bruxelles de différer leurs décisions sur ce dossier, prenant le risque d'une accélération de la contagion à des pays comme l'Espagne et l'Italie. Les ministres des Finances de la zone euro se sont toutefois dits prêts à augmenter l'enveloppe de leur Fonds de secours financier et de le doter de nouveaux outils.
Tensions sur le dossier grec
Au terme de huit heures de discussions qualifiées d'intenses par plusieurs diplomates, les ministres se sont séparés sans clarifier quelles options de cette participation des banques, compagnies d'assurance et fonds d'investissements étaient envisagées, se limitant à charger un groupe technique de les étudier au cours des prochains jours.
Ils ont également refusé d'exclure la perspective d'un "événement de crédit" et d'un "défaut sélectif" en Grèce, qui avait pourtant été spécifiquement écartée depuis plus de trois semaines et seule l'opposition de la Banque centrale européenne a cette possibilité a été reprise dans la déclaration finale.
Le Premier ministre grec Georges Papandréou a demandé dans la nuit de lundi à mardi aux dirigeants européens de mettre un terme à leur "cacophonie" sur les remèdes à apporter à la crise de la dette qui menace de se propager. "Il n'y a pas de place pour l'indécision et les erreurs", a-t-il averti. Le ministre français de l'Economie, François Baroin, a pour sa part salué lundi soir la volonté politique "sans faille" de la zone euro de mettre sur pied un second plan d'aide en faveur de la Grèce, qui devrait être prêt "rapidement".
"Préserver la stabilité de la zone euro"
De manière inattendue, les ministres ont en revanche décidé de revoir à nouveau les conditions et le champ d'intervention du fonds de sauvetage "zone euro" (FESF), via notamment un allongement des maturités et un abaissement des taux d'intérêt des prêts versés au pays en difficulté.
"Les ministres se tiennent prêts à adopter de nouvelles mesures qui amélioreront la capacité systémique de l'UE à résister au risque de contagion, notamment en renforçant la flexibilité et le champ du FESF, en allongeant les maturités des prêts et en réduisant les taux d'intérêts", ont-ils indiqué dans un communiqué commun. "Les ministres ont réaffirmé leur volonté absolue à préserver la stabilité financière dans la zone euro", a par ailleurs indiqué Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe. De quoi permettre de rassurer les marchés.
En effet, plusieurs pays se sont inquiétés lundi du risque de voir toute la zone euro gagnée par les turbulences provoquées par la crise de la dette sur les marchés, alors que l'Italie tangue à son tour, et ont appelé à des mesures rapides pour stabiliser la situation.