Pour elle, c'est non. Une commission d'enquête publique s'est déclarée défavorable sur la déclaration d'utilité publique des projets deux lignes à grande vitesse qui devaient joindre Bordeaux à Dax et à Toulouse. C'est ce qu'a annoncé lundi la préfecture de l'Aquitaine. Le rapport sur cette enquête, menée du 14 octobre au 8 décembre, et qui a un caractère consultatif, va être transmis à la SNCF en vue de récolter ses observations. Puis, il sera au final remis au ministre des Transports.
Environnement et zones rurales, les oubliés du projet. Dans son rapport, la commission estime que le projet est positif en termes de gain de temps et de retombées économiques pour les grandes métropoles. Mais elle estime aussi que des aspects environnementaux ont été insuffisamment pris en compte. Elle souligne que les alternatives à la grande vitesse n'ont pas été suffisamment étudiées. Enfin, selon elle, deux nouvelles lignes LGV favoriseront une certaine métropolisation au détriment des zones rurales et des villes moyennes.
L'État aura le dernier mot. Le gouvernement a un délai de 18 mois, après clôture de l'enquête publique, soit jusqu'au 8 juin 2016, pour se prononcer sur ces deux LGV, après avoir demander son avis au Conseil d'État. L'enquête publique, menée par une commission composée d'une vingtaine de représentants de la société civile portait sur les projets de lignes Bordeaux-Dax au sud-ouest de Bordeaux, et Bordeaux-Toulouse vers le sud-est, soit un linéaire de 327 km. Ces projets s'inscrivent dans la continuité de la LGV Tours-Bordeaux, dont la mise en service, prévue fin juillet 2017, doit mettre Paris à 2 heures de Bordeaux.
8,3 milliards d'euros. Le coût des nouvelles lignes projetées est estimé par le maître d'ouvrage à 8,3 milliards d'euros. Les hypothèses de mise en service sont fixées en 2024 pour Bordeaux-Toulouse et en 2027 pour Bordeaux-Dax. Si elles ont le soutien d'acteurs institutionnels locaux, ces projets ont aussi cristallisé maintes oppositions.
La gronde du Pays basque. Dans le Pays basque notamment, les élus locaux et des associations environnementales ont estimé le coût d'une nouvelle ligne prohibitif et ils militent plutôt pour la rénovation de celles existant déjà. L'un des ces opposants de longue date, le député socialiste de Gironde Gilles Savary, a salué lundi "un "avis qui introduit enfin le bon sens et la rationalité économique dans un projet de LGV". Il a demandé à l'Aquitaine "d'exiger de l'État et de SNCF Réseau des scénarii alternatifs" vers les Landes et l'Espagne d'une part, et vers Toulouse d'autre part.
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