Le projet de loi sur le dialogue social et l'emploi sera présenté mercredi en Conseil des ministres par le ministre du Travail, François Rebsamen. À cette occasion, Europe 1 a reçu Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT depuis février dernier. Celui qui dirigeait la fédération des métaux depuis 2008 et qui est fidèle à une ligne traditionnelle, porte un regard sévère sur les mesures envisagées par le gouvernement.
"La loi n'est pas bonne". Alors que le projet de loi prévoit une délégation unique du personnel (DUP), "le parlement va légiférer une loi qui prévoit déjà des dérogations pour ne pas appliquer la loi", avance Philippe Martinez et c'est "un problème". Or, "la loi doit être le socle minimum pour tous les citoyens", rappelle-t-il.
Le patron de la CGT rappelle que les CHSCT (comités d'hygiène, sécurité et conditions de travail) vont être supprimés. "On parle de dégradations des conditions de travail, de souffrances au travail et on va retirer une instance représentative qui parle aux salariés", déplore-t-il. La loi "n'est pas bonne", tranche-t-il. Pour autre exemple, il regrette que le projet de loi prévoie des négociations de salaire tous les trois ans, au lieu de tous les ans actuellement.
Une représentation salariale pour les TPE, "une avancée". Le projet de loi Rebsamen prévoit de donner une représentation aux salariés des entreprises de moins de 11 salariés. "C'est le seul point qui est une avancée", reconnaît le secrétaire général qui rappelle d'ailleurs que c'était une proposition de son syndicat. Mais cette représentation va se faire à échelle régionale, "un problème", selon lui.
Étudiants et prime d'activité. Alors qu'il est prévu que les étudiants puissent toucher la prime d'activité, Philippe Martinez déplore qu'"on légalise le fait qu'il faut travailler" pendant ses études. Alors qu'il y a "de plus en plus d'échecs aux examens", selon lui. Le patron de la CGT souhaite plutôt que les étudiants consacrent tout leur temps aux études.
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