La déclaration. "Nous somme opposés à la prime à la casse, c'est une drogue qui a précipité nos constructeurs dans la difficulté. Une prime à la casse qui avantage les constructeurs non Français ne m'intéresse pas", a prévenu dimanche Arnaud Montebourg, invité du Grand rendez-vous Europe1- i>TELE - Le Parisien-Aujourd'hui en France, préférant parler de "prime à la conversion". "Notre souhait est de trouver une formule qui n'attaque pas le diesel, car attaquer le diesel c'est attaquer le made in France", a insisté le ministre du Redressement productif, confirmant toutefois qu'une aide était bien à l'étude pour inciter les Français à se débarrasser de leurs vieux véhicules. "Tout le sujet est de savoir comment convertir le parc automobile. Delphine Batho, la ministre de l’Énergie, a imaginé une prime de conversion", a-t-il développé.
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Des contours encore flous. La future "prime à la conversion" n'est toutefois pas encore au point. La principale question, outre son coût, est de déterminer si on favorise l'achat de voitures neuves utilisant de l'essence, des véhicules au diesel respectant les nouvelles normes ou des véhicules d'occasion à l'essence. En effet, souligne-t-on au ministère du Redressement productif, les détenteurs de ces véhicules qu'on voudrait retirer de la circulation sont souvent des familles modestes qui n'auront peut-être pas les moyens financiers, même avec une aide, d'acheter une voiture neuve. "Cela se décidera dans les prochaines semaines", indiquait-on samedi au cabinet d'Arnaud Montebourg. Le gouvernement attend, au printemps, les propositions du comité sur la fiscalité écologique, mis en place fin 2012, dont les travaux doivent déboucher sur des premières mesures applicables en 2014.
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Pas de surtaxe sur le gazole. Le ministre s'est toutefois farouchement opposé à l'idée de surtaxer le diesel pour en aligner la fiscalité avec l'essence. L'idée est pourtant dans les tuyaux du gouvernement, qui songe à faire changer un parc automobile trop dépendant du diesel, jugé nocif pour la santé. Selon Arnaud Montebourg, seuls les vieux véhicules diesel sont nocifs (27% du parc français) et une prime suffirait. "Je ne vois pas comment changer la fiscalité sans l'accord de nos constructeurs nationaux. D'autant que taxer le diesel les fragiliserait et avantagerait les étrangers. Nous devons veiller à plutôt inciter que taxer.", avance le ministre. Même pour renflouer les compte, l'idée ne séduit pas Arnaud Montebourg. "Nous avons un engagement de ne pas augmenter les impôts. C'est un impôt. "Pour moi, utiliser le diesel comme outil de financement de l’État n'est vraiment pas la bonne politique, a-t-il insisté. Nous devons d'abord faire des économies sur les dépenses."
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