Entre coup de gueule et prudence, le groupe Doux a annoncé mardi qu'il présenterait son plan de financement et les grandes lignes de son plan de continuation le 24 juillet. Charles Doux, le PDG, "estime avoir recueilli les financements nécessaires pour poursuivre la période d'observation et concrétisera ces accords en fin de semaine", selon un communiqué du groupe.
Offres "consternantes" et "dérisoires"
Une façon de botter en touche les six offres de reprise présentées à Dous et jugée insuffisantes par le groupe. "Les offres de plan de cession présentées sont consternantes, tant au plan social, qu'au plan économique. Il s'agit d'un démantèlement avec six offres séparées, présentées toutes ensemble pour tenter d'obtenir sous pression la vente des actifs de l'entreprise à un prix dérisoire, le tout sans préserver l'emploi", affirme le groupe.
"Le personnel de l'entreprise n'est pas dupe et l'a fait savoir. L'offre a minima portant sur la branche surgelés export est à ce titre inqualifiable. Elle peut même être jugée pathétique et dérisoire pour une branche du groupe Doux qui réalise des marges et détient des parts de marché uniques", précise la direction.
Les syndicats prudents
Doux préfère donc se démener seul. Considérant avoir constitué "un ensemble cohérent avec les salariés, les éleveurs et les transporteurs", le groupe juge que seul son plan de continuation "permet de préserver cette cohérence".
Mais les premières informations sur la stratégie du PDG n'ont pas convaincu les syndicats mardi. "C'est pire que ce que nous proposent les repreneurs", a estimé le délégué central syndical adjoint CFDT, Jean-Luc Guillart. "On veut obtenir des informations sur le plan de continuation de M. Doux. Mais on n'y croit pas trop. Comment faire confiance à quelqu'un qui n'a pas été très honnête avec nous?" a demandé pour sa part la déléguée centrale syndicale FO, Nadine Hourmant.
"Charles Doux ne va pas présenter un plan de continuation mais un plan de trésorerie pour pouvoir aller jusqu'à la fin de la période d'observation", en décembre, juge pour sa part le délégué central syndical CGT, Raymond Gouiffès. "C'est très petit, c'est minuscule. La proposition de Charles Doux ne nous semble pas constructive du tout" et "signifie que la casse (au niveau des emplois), fin décembre, serait d'autant plus importante. D'ici là, il n'y a aura plus de repreneurs et on aura perdu des marchés", a craint le représentant de la CGT. Réponse le 24 juillet.