Suppression d'emplois en cascade autour de Doux. Outre les "1.500 licenciements minimum" auxquels s'attendent les syndicats au sein même du groupe volailler, d'autres entreprises en lien avec Doux vivent également des jours difficiles. Très difficiles, même. Un patron a accepté de témoigner au micro d'Europe 1.
"La moitié des camions dans la cour"
C'est notamment le cas des transporteurs, dont plusieurs d'entre eux avaient pour principal client le groupe volailler mis en redressement judiciaire début juin. "Aujourd'hui, la moitié des camions sont dans la cour, ils ne travaillent pas", témoigne au micro d'Europe 1 et sous couvert d'anonymat l'un des transporteurs, qui possède 70 camions, emploie 80 personnes, et à qui Doux doit 250.000 euros.
Très inquiet, il n'hésite pas à faire part de sa détresse. "Si ça continue, on ne va pas pouvoir verser les salaires aux chauffeurs. En plus de ça, nous avons le problème des fournisseurs de carburant qui commencent à nous demander de payer directement, soit d'avancer chaque semaine 300.000 euros. C'est énorme".
"Que va-t-on faire des chauffeurs ?"
Pour supporter de telles charges, cet entrepreneur est "obligé de vendre quelques véhicules", "une vraie catastrophe". Ce chef d'entreprise ne donne d'ailleurs plus cher de la peau de son entreprise, qu'il voit fermer "d'ici dix jours". "Que va-t-on faire des chauffeurs ? L'autre jour, l'un d'entre eux pleurait dans le bureau", ajoute-t-il.
Il déplore que seule la situation de Doux soit mise en avant médiatiquement. "Les transporteurs de Doux représentent environ 1.000 emplois, et personne n'en parle. J'ai eu quelques collègues au téléphone qui m'ont dit qu'ils n'avaient plus de carburant et que demain, ils ne pourront plus rouler. On est trois à être quasiment en liquidation, et cela représente 300 personnes. Ça va être une chaîne, ça va faire effet domino", prédit-il.