L'info. Doux a-t-il trouvé son sauveur ? L'homme d'affaires Didier Calmels devrait prendre les deux-tiers du capital du volailler, en redressement judiciaire depuis un an, affirme mardi Le Figaro. À travers sa holding Développement et Partenariat (D&P), Didier Calmels devrait racheter toutes les dettes de la Barclays Bank, le premier créancier du groupe, pour "plusieurs dizaines de millions d'euros", assure le quotidien dont les informations ont été confirmées par l'AFP. "Il ne va rester plus que 130 millions maximum de créances. C'est ça qui est formidable" s'est félicité, Régis Valliot, l'administrateur judiciaire de Doux.
>>> Mais qui est donc ce Didier Clamels ? Europe1.fr fait les présentations de ce chevalier blanc des entreprises au passé plus que sulfureux.
Un "redoutable homme d'affaires". Administrateur judiciaire dans les années 80, fondateur d'une écurie de Formule 1 (Larousse-Calmels) en 1987 ou encore membre d'une association qui trouve un emploi aux détenus, Didier Calmels se spécialise dans la gestion des créances fébriles dans les années 90. En clair, il est payé par des entreprises endettées pour tenter de renflouer et renforcer leurs comptes. À l'époque, le Nouvel Obs raconte que son cabinet d'affaires est "l'un des premiers à Paris" et que le jeune homme d'affaires est "très compétent". "Calmels est un remarquable procédurier pour faire rentrer du pognon", note également l'un de ses proches, cité par Libération en 1997. L’Expansion le décrit, enfin, comme un "redoutable homme d'affaires" ou encore un "syndic de faillites à la réputation bien trempée", dans un article en date de 2001.
L'exemple Le Tanneur. Le fait d'arme majeur de son palmarès reste le redressement de l'entreprise française de maroquinerie de luxe, Le Tanneur. La marque est en redressement judiciaire en 1997, lorsque D&P en reprend les actifs. Et deux en plus tard, l'entreprise rebondit et s'introduit même en bourse, bénéficiant d'une hausse spectaculaire de ses ventes et de son profit. Puis D&P sortira progressivement du capital de l'entreprise… jusqu'en 2006, où il y reviendra en force après le retrait de LVMH. En difficulté à ce moment-là, les comptes du groupe reverdissent immédiatement, le résultat net s'améliorant de 0,8 millions d'euros en 2007. Ayant, enfin, permis à la marque de survivre à la crise financière par un apport de capitaux en 2009, D&P vendra Le Tanneur 23 millions d'euros à un actionnaire qatari en 2011. Et durant tout ce temps, malgré la délocalisation d'une grande partie de la production en Asie et au Maroc, aucun plan social monstre n'est venu défrayer la chronique.
Un palmarès aussi judiciaire... Mais le public et les médias se souviennent aussi de lui comme d'un habitué des pages judiciaires des années 90. En mars 1990, l'homme d'affaires de 38 ans, souvent décri comme un "golden boy" membre de la jet-set, est condamné à six ans de prison pour le meurtre de sa femme. N'étant pas considéré par les juges comme un danger public - il n'avait pas de précédent et le crime fut considéré comme passionnel, faisant suite à un adultère douloureux -, il bénéficie d'un allègement de peine : il n'est contraint, en effet, de dormir en prison que le soir, du lundi au vendredi. Un traitement de faveur "certainement" dû "à son privilège social" et qui fait polémique, comme le raconte le Nouvel Obs à l'époque. Sept ans plus tard, Didier Clamels réapparaît dans l'actualité avec l'affaire Coencas, du nom de l'ancien PDG du groupe Valois, impliqué dans une affaire de dissimulation de passif. Didier Calmels, alors conseiller du PDG, est mis en examen, soupçonné d'avoir dissimulé des dettes pour le compte de son ancien patron, lors de la vente de la fonderie Affinal, avec l'appui de sa nouvelle femme, travaillant au tribunal de Commerce. Le couple sera finalement relâché, mais placé sous contrôle judiciaire.
... Et des accusations de conflit d'intérêt. La même année, il est ensuite accusé de conflit d'intérêt. Nommé conseiller de la banque Rivaud, il refuse alors un prêt à Remafer, entreprise rémoise spécialisée dans la fabrication de matériel ferroviaire. Jusqu'à ce que l'on se rende compte qu'il était également le conseiller de... Michel Coencas, propriétaire d'Arbel à l'époque, le principal concurrent de Remafer. Face à la polémique devenue politique et à la pression du tribunal de commerce, la banque prête finalement l'argent promis à Remafer, comme le raconte Libération à l'époque. Didier Clamels, lui, sera éconduit de ses fonctions de conseiller.