Le groupe Doux vient d'être placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Quimper. Le volailler français, qui emploie 3.400 personnes, avait déposé le bilan jeudi soir. Le tribunal a toutefois autorisé la poursuite d'activité, sous l'autorité d'un syndic. Cette décision concerne les 24 sociétés du groupe. Elle signifie que le groupe n'a toujours pas trouvé de compromis avec ses créanciers.
Pas d'accord avec les créanciers
Des discussions avaient pourtant été engagées jeudi au ministère du Redressement productif. "Deux solutions se présentent à nous : un accord avec nos partenaires ou l'annonce d'un redressement judiciaire", avait alors déclaré la direction du groupe.
Faute d'accord, c'est donc la deuxième option, le redressement judiciaire, qui a été choisi. Une telle procédure pourrait être "bénéfique" à deux titres : elle apportera une bouffée d'oxygène car la dette ne sera désormais plus exigible, et "elle va créer un cordon sanitaire entre la France et le Brésil", pays siège d'une filiale très déficitaire, selon un porte-parole du groupe.
Le gouvernement en a fait une priorité
Dans un contexte où les plans sociaux et les licenciements risquent de se multiplier, le gouvernement a décidé de s'emparer de ce dossier. Jean-Marc Ayrault a en effet assuré vendredi sur RMC-BFM TV que les banques étaient "mobilisées" pour éviter un dépôt de bilan du groupe. L'entreprise "a un problème de financement, le gouvernement est à l'action pour mobiliser les banques pour éviter le dépôt de bilan", a précisé le Premier ministre.
Juste après l'annonce de la procédure de cessation de paiement, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll avait annoncé que "des décisions (allaient) être prises dans les jours ou les heures qui viennent". "Nous sommes préoccupés par l'avenir de la filière", avait poursuivi le ministre, "nous sommes à pied d'oeuvre avec (le ministre du Redressement productif) Arnaud Montebourg pour préserver les emplois en jeu".
Les producteurs de volaille ont par ailleurs appelé jeudi à une "nouvelle discussion" avec Doux s'inquiétant notamment "du niveau des encours" supportés par les éleveurs. Doux est plombé par une dette globale de quelque 437 millions d'euros, selon la CGT.