D’ici la fin de la semaine, les salariés de Philips EGP de Dreux, en Eure-et-Loir, devraient être fixés sur leur sort. Un recours en référé des employés de l'entreprise sera examiné mercredi par le tribunal de grande instance de Chartres. "Deux requêtes en référé heure par heure ont été déposées lundi au tribunal. Le président les a examinées et a retenu l'urgence caractérisée de la situation", a indiqué le tribunal. La décision devrait être connue deux jours au maximum après la date d'audience.
La CGT a par ailleurs annoncé qu'elle avait porté plainte au tribunal de Chartres pour "délit d'entrave", du fait que la direction n'a pas laissé entrer les représentants syndicaux sur le site.
Mardi matin, les salariés "très en colère" se sont à nouveau rassemblés devant les portes closes de l'usine Philips de Dreux. "Une dizaine de cadres de la direction ont pu rentrer sur le site", a raconté Manuel Georget, délégué CGT. "Mais on ne sait pas ce qu'ils font à l'intérieur de l'usine", a-t-il précisé.
Site clos
Les 212 salariés restants de Philips EGP ont appris samedi par lettre recommandée qu'ils n'avaient pas besoin de revenir lundi. Depuis le mois d'octobre, le personnel savait que la direction voulait fermer le site d'assemblage de téléviseurs à écran plasma, qui a déjà perdu 350 emplois en 2005 et 279 en 2008, en raison de pertes importantes s’élevant à 413 millions d'euros en 2008.
Le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, doit recevoir dans la semaine les syndicats, puis la direction du site. Mardi, il a indiqué que "Philips n'est pas un patron voyou, Philips n'est pas Molex". Ce dernier, l'équipementier américain Molex, a fermé son site de Villemur-sur-Tarn en Haute-Garonne au terme d'une âpre bataille de près d'un an avec les salariés pour défendre leur emploi et faire respecter le code du travail. "Philips est implanté en France, participe à la recherche de notre pays et a contribué à créer plus d'emplois à Dreux qu'il n'en avait supprimé" lors du précédent plan social, a poursuivi le ministre.
- Et vous, avez-vous déjà trouvé porte close à votre entreprise ?