Il veut que la méthode soit punie. Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a demandé lundi que le gouvernement applique des "sanctions" à l'égard des dirigeants de Philips EGP à Dreux. Selon lui, la procédure de licenciement utilisée vis-à-vis de ses salariés ce week-end est "tout à fait inacceptable".
Réunis en assemblée générale lundi matin, les salariés ont voté pour qu'une action en justice soit engagée contre la direction qui empêche les salariés de rentrer dans l'entreprise, selon un délégué CGT.
212 emplois supprimés
Invoquant la situation financière, la direction de Philips EGP a annoncé samedi, dans une lettre aux salariés, la suppression de 212 emplois avec la fermeture définitive de son usine, dont le personnel avait tenté brièvement d'assurer la gestion en janvier.
"Une lettre recommandée a été envoyée à l'ensemble des salariés de l'usine drouaise leur indiquant qu'ils n'avaient plus à se rendre à leur travail à partir de lundi, sans leur notifier leur licenciement", a précisé Manuel Georget, délégué CGT chez Philips.
Estrosi recevra les syndicats
"Comment peut-on imaginer que des salariés acceptent ce genre de procédure?", a demandé Bernard Thibault. "Il est tout à fait inacceptable qu'une entreprise fasse fi de toutes les procédures qui existent dans le droit du travail (...) on a déjà eu des épisodes par mail, par SMS, ca continue, cela veut dire que les entreprises s'estiment un peu à l'abri avec le gouvernement actuel et peuvent se permettre ce genre d'attitude", a-t-il ajouté.
Le ministre de l'Industrie Christian Estrosi, a annoncé, qu’il recevra cette semaine les syndicats puis la direction de Philips. Les dates des rencontres n'ont pas encore été fixées.
"Prenant acte de la décision de la direction dans un contexte où la fabrication de téléviseurs accuse des pertes mensuelles d'1 million d'euros, Christian Estrosi a demandé à Philips de prendre toutes ses responsabilités afin que chaque salarié soit traité dignement et de consentir un effort à la hauteur des enjeux sociaux et industriels pour la revitalisation du site", précise le communiqué.
Un calendrier connu
La direction de l'usine Philips EGP de Dreux a souligné lundi que le calendrier était déjà "connu de toutes les parties prenantes depuis plus de quatre mois". Selon la direction, "les propositions de reclassement au sein du groupe et en particulier en Hongrie, dont certains médias se sont fait l'écho, sont une obligation purement légale".
La direction affirme aussi qu'au cours des trois dernières années, Philips a cherché à revitaliser le bassin économique local, en favorisant, dans un premier temps, l'installation d'une entreprise industrielle spécialisée dans la réparation et le service après-vente, Cordon Electronics, puis celle d'un centre d'appels, Phone Marketing. A ce jour, l'ensemble des initiatives menées par Philips Dreux a permis de créer près de 300 emplois, selon la direction. Un chiffre que contestent fermement les syndicats, qui parlent "de quelques dizaines d'emplois, dont peu en CDI".
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