Jusqu'à aujourd'hui, épuiser ses droits au chômage était parfois plus avantageux que de travailler. L'entrée en vigueur des "droits rechargeables", mercredi, est censée changer la donne. La mesure, fruit d'une négociation entre syndicats et patronat au printemps dernier, vise à permettre aux chômeurs de "recharger" leurs droits au chômage s'ils retrouvent un emploi pour une courte durée.
>> Comment ça fonctionne ? On vous explique.
Le principe, avant le 1er octobre. Pour toucher une allocation chômage, il faut avoir travaillé au moins 122 jours au cours des 28 derniers mois (36 derniers mois pour les plus de 50 ans). Pour une journée travaillée, le chômeur a le droit à une journée d'allocation chômage, pour une durée maximum de deux ans.
Mais avant le 1er octobre, lorsqu'un chômeur reprenait un emploi sans avoir épuisé tous ses droits, ces derniers ne se cumulaient pas avec ceux qu'il aurait gagné en travaillant à nouveau. S’il perdait son nouvel emploi, Pôle emploi comparait en effet les nouveaux droits acquis et les anciens qui lui restaient. L’indemnisation la plus favorable était alors conservée mais l’autre était effacée.
Prenons un exemple d'une situation avant le premier octobre : il reste à un chômeur six mois de droit au chômage, mais il accepte un CDD de deux mois. À la fin de ce CDD, les droits au chômage de ce chômeur ne seront pas prolongés de deux mois. Il retrouvera simplement ses anciens droits, à savoir six mois d'allocation.
Ce qui va changer à partir du 1er octobre. Mercredi, un nouveau système entre en vigueur : le demandeur d’emploi pourra "recharger" ses droits au chômage d’autant de jours qu'il aura travaillé durant sa période d’indemnisation. Le chômeur cité plus haut en exemple, à qui il restait six mois de droits et qui a travaillé deux mois, aura donc huit mois de droits une fois son CDD terminé. La seule condition : qu'il ait travaillé au moins 150 heures.
Un bug dans les logiciels de Pôle emploi ? Le logiciel de gestion de ces nouveaux "droits rechargeables" ne sera toutefois opérationnel que le 20 octobre, a annoncé mardi Pôle emploi, assurant toutefois que ce décalage n'aurait "aucun impact" sur l'indemnisation des chômeurs. Le Parisien avait avancé un peu plus tôt, dans son édition de mardi, que le nouveau logiciel ne serait prêt qu'à partir du 20 octobre, à cause d'un bug. "C'est vrai, ça fait longtemps qu'on a cette date en tête, mais en aucun cas, il ne s'agit d'un bug informatique", a rétorqué à l'AFP Thomas Cazenave, directeur général adjoint de Pôle emploi.