LE CHIFFRE. Depuis au moins dix jours, la consommation d'électricité en France est supérieure de 5 à 10% à la normale de saison en raison du mauvais temps, assure RTE, la filiale d'EDF en charge du réseau à haute tension. Environ 5.000 mégawatts de puissance de plus que les normales saisonnières sont sollicités, "soit l'équivalent de deux fois la consommation en hiver d'une ville comme Marseille" ou encore environ quatre réacteurs nucléaires.
Un mois de mai coupable. "On a des conditions météo actuellement où les températures sont 4 à 5 degrés en dessous de ce qu'elles devraient être. Du fait de ces températures, on constate un accroissement de la consommation française d'électricité qui, selon les heures et selon les jours, est de l'ordre de 5 à 10%", précise Jean-Paul Roubin, le directeur du Dispatching national de RTE. "Grosso modo, en mai, il y a eu peu de moments où les conditions météo ont été ce qu'elles devraient être en cette saison", a souligné le dirigeant du centre chargé de gérer en temps réel la stabilité du réseau électrique français.
Pas de problème particulier. Cet accroissement de la consommation française est "aux quatre cinquièmes lié aux moyens de chauffage électrique", selon l'expert. A cela vient notamment s'ajouter l'effet de la faible luminosité en fin de journée. Si l'on se fie aux prévisions météo, cette surconsommation devrait perdurer jusqu'au milieu de la semaine prochaine. Une ruée inhabituelle sur les radiateurs qui ne pose aucun problème au réseau électrique français, les niveaux de consommation du printemps étant bien loin des pics de l'hiver. Le pic ce mardi a été aux alentours de 62.400 mégawatts, à comparer au "record" absolu de 102.100 mégawatts atteint en février 2012.