Le chiffre est tombé dans la nuit : l'emploi à domicile poursuit sa baisse en France. L’activité dans ce secteur a reculé de 1,6% au court des trois premiers mois de 2014. En tout, cela fait huit trimestres que la chute dure. En cause : les conditions fiscales moins intéressantes qu'avant ont fait basculer les jobs à la maison vers le travail au noir.
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Seules les nounous survivent. Mais ce qui frappe les observateurs du secteur, c'est surtout l'incroyable réactivité des ménages, trois millions de familles environ. En deux ans, les différentes décisions fiscales votées par les gouvernements successifs ont entraîné une hausse de 12% du coût d'un emploi à domicile. Résultat : le nombre d'heures déclarées s'est effondré chez les jardiniers, les professeurs particuliers et les femmes de ménage.
Seule exception notable, les nounous à domicile survivent à ce raz-de-marée. Sur la même période, leur nombre n’a pas baissé. Les ménages souhaitent toujours déclarer leur nourrice au cas où il y aurait un problème, un accident domestique notamment.
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Apparition du travail au noir. Mais si leur nombre est stable, c'est le nombre d'heures qui, lui, a chuté. Autrement dit, on déclare une partie seulement des heures et on passe le reste au noir. Et le phénomène est particulièrement marqué après les six ans de l'enfant, c'est-à-dire quand il n'y a plus l'allocation jeune enfant.
Les parlementaires en ont conscience. Pour lutter contre le phénomène, les députés ont accepté lundi de doubler l'allègement de charges sociales payées par les ménages à 1,50 euros par heure de travail. Le coup de pouce coûtera 120 millions d’euros par an et a comme objectif direct d’essayer de sortir du travail illégal.