Historique. L'emploi à domicile est en crise. Le secteur tire la sonnette d'alarme alors que la FEPEM, la fédération des particuliers employeurs, publie mardi son rapport 2014, portant sur le marché de l'emploi en 2012. Le constat est peu glorieux : on assiste à un recul historique, avec l'équivalent de 16.500 emplois à temps plein détruits entre 2010 et 2012.
L’Acoss, la fédération des Urssaf, révélait déjà le mois dernier que le total des employeurs à domicile est passé, en 2013, sous la barre symbolique des deux millions de personnes, à 1,990 million. Sur un an, 72.000 particuliers employeurs ont ainsi disparu des fichiers des cotisations sociales.
La faute à la crise… mais pas que. Femme de ménage, garde à domicile d'une personne âgée, jardinage, toutes les branches sont affectées par ces destructions d'emploi. Même les gardes d'enfant voient, pour la première fois, leur activité diminuer.
Il y a plusieurs raisons : la crise, d'abord. Quand il faut tailler dans le budget, on décide souvent de faire le ménage soi-même. Mais surtout, une partie des avantages dont bénéficiaient les particuliers ont été supprimés. Du coup, l'emploi d'un salarié à domicile coûte 12% plus cher aujourd'hui qu'en 2010.
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L'ombre du travail au noir. Résultat : il y eu 30 millions d'heures déclarées qui ont disparu, selon la fédération des particuliers employeurs. "La difficulté, c'est que le coût de l'emploi est devenu trop cher, par rapport à la capacité des ménages et à leur pouvoir d'achat", déplore ainsi Marie Beatrice Leveau, présidente de l'association. Et d'enchaîner : "les ménages déclarent ce qu'il leur est possible et ils négocient le reste la main à la main. Par exemple, ils emploient quelqu'un 40 heures et n'en déclarent que 30".
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Et selon la FEPEM, le seul moyen de lutter contre ce travail au noir est d'alléger le coût du travail pour les emplois à domicile. Selon la fédération : baisser les charges de deux euros par heure travaillée permettrait de créer 50.000 nouveaux emplois déclarés.