Les chiffres du chômage "ne peuvent pas être bons, ils seront négatifs", avait prévenu mardi sur France 2 Manuel Valls. Le nombre de chômeurs de catégorie A est en effet en hausse pour le neuvième mois consécutif et s'établit à 3,424 millions avec 26.100 nouvelles inscriptions. Il est en hausse de 0,8% par rapport au mois de juin, ce qui constitue la plus forte augmentation depuis février. Par rapport à juillet 2013, le chômage est en hausse en France de 4,3%.
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40.600 inscriptions pour toutes les catégories. Pour l'ensemble des catégories (A-B-C), le nombre d'inscriptions est en hausse de 40.600, ce qui représente 0,8% par rapport à juin. La catégorie A regroupe les demandeurs d'emplois n'ayant aucune activité. La catégorie B concerne les demandeurs ayant travaillé 78 heures ou moins dans le mois. Enfin, ceux ayant travaillé plus de 78 heures dans le mois sont classés dans la catégorie C.
Toutes les tranches d'âges concernées. Les moins de 25 ans ont été 3.800 à s'inscrire à Pôle Emploi en juillet (soit +0,7% par rapport à juin). Cependant, sur la dernière année, le chômage chez les jeunes restent en baisse (-1,8%). La hausse est de 0,8% chez les 25-49 ans et n'épargne pas plus les seniors (+0,8%). Les plus de 50 ans constitue la catégorie d'âge la plus frappée par le chômage, +11,6% depuis un an.
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Des chômeurs de longue durée de plus en plus nombreux. Le chômage de longue durée vit aussi au mois de juillet une hausse préoccupante. Le nombre d'inscrits à Pôle emploi depuis plus d'un an progresse de 1,4% ( c'est +9,4% sur la dernière année). Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits depuis plus de trois ans explose carrément avec +2,0% sur un mois, soit +17,8% sur un an.
Toutes les régions touchées. De juillet 2013 à juillet 2014, le nombre de nouveaux inscrits en catégorie A augmente dans les 22 régions de l'Hexagone, ainsi que dans les départements d'Outre-mer. Les trois régions les plus touchées sont la Corse (+11%), la Guyane (+8,1%) et l'Île-de-France (+6,3%).
La Réunion (+1%), la Picardie (+1,1%) et la Guadeloupe (+1,2%) sont, pour leur part, les moins concernées par la hausse du chômage.
>> L'avis de notre expert : "un record inquiétant". Pour Anne-Laure Jumet, chef adjointe du service économie d'Europe 1, cette nouvelle constitue "un record inquiétant". "Tous les indicateurs sont en hausse : les seniors, les chômeurs de longue durée et même les jeunes qui avaient bénéficié d'une baisse du chômage en juin". Anne-Laure Jumet rappelle que le gouvernement avait prévenu ces derniers jours : "Avec une croissance nulle (depuis deux trimestres, ndlr), il ne fallait pas s'attendre à autre chose".
Selon les économistes, il faut au moins 1,5% de croissance à une économie pour qu'elle puisse créer des emplois. Sur l'ensemble de l'année, l’exécutif a revu ses prévisions à la baisse, de 1% à 0,5%.
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